UNE FINE ÉQUIPE !

Breizhskiff n’aurait jamais pu voir le jour sans l’engagement désintéressé de nombreuses personnes pour développer ce site, l’animer et en faire ce qu’il est devenu. Et c’est là sa principale richesse, celle d’avoir permis à des gens que rien ne prédisposaient à se rencontrer de devenir ami en dehors de la pratique de la voile et de continuer à oeuvrer au développement de ce site. Dans l’équipe des administrateurs, certains sont partis ou moins présents, d’autres sont arrivés. Il ne sont qu’un petit nombre mais l’ensemble de la cohérence de la communauté breizhskiff repose également sur des piliers, des personnages qu’il serait impossible de tous évoquer. La lecture régulière du forum vous permettra d’identifier ces fortes personnalités, ces piliers de la communauté, ceux qui en font l’identité, la spécificité et d’une certaine manière l’originalité.

Breizhskiff c’est d’abord la rencontre des deux membres fondateurs sur le parking du Yacht Club de Carnac au printemps 2000. Cédric Fraboulet et Nicolas Genette navigueront pendant 4 ensemble et fonderont breizhskiff en mars 2002.

Cédric Fraboulet

Le 18 Pieds à l'origine de breizhskiff.com

Le 18 Pieds à l’origine de breizhskiff.com

Bien que passionné de voile et de sport depuis sa plus tendre enfance, la pratique du bateau est longtemps restée pour lui un sport d’été dans le cadre des écoles de voile des années 80. Un mal pour un bien d’une certaine manière puisque cette non pratique de la voile à l’année jusqu’à ses 15 ans lui a permis de s’adonner à beaucoup d’autres sports en compétition (tennis, football et golf notamment) de s’en dégoûter et de se rendre compte que la voile était celui qui lui correspondait le mieux. C’est une compétition qui n’est aujourd’hui plus que l’ombre d’elle même, le Trophée des Lycées, qui va déclencher son engagement total dans la voile. En effet, au début des années 90, le Trophée des Lycées permettaient à de nombreux lycéens de toute la France de monter des projets dans le cadre scolaire et de s’investir dans la pratique de ce sport. Pendant trois ans, il mènera le Class 8 de son lycée. La pratique de l’habitable étant incompatible avec la vie étudiante, il devient en 1995 l’un des tout premiers propriétaires de skiff, un Laser 4000, dont les versions accessibles déboulent sur le marché européen de la voile légère.

Cédric en discussion, sans doute politique

Cédric en discussion, sans doute politique

Fasciné par les images de 18 pieds qui arrivaient dans l’hémisphère nord, l’achat de ce premier dériveur allait déclencher un engagement non seulement pour le développement des skiffs en France mais aussi pour le développement de la voile. En effet, en parallèle de Breizhskiff, et des régates, il s’engage au Yacht Club de Carnac, l’un des clubs voile français les plus important, dont il devient élu et occupera différentes fonctions dont le secrétariat général et la vice-Présidence.

Sans doute remarqué via Breizhskiff, il intègre en 2007 la Commission Jeunes et la Commission Dériveur de la FFvoile dont il sera élu administrateur, le plus jeune, en 2008 et prendra la présidence de ces deux commissions. Réélu en 2012, il continue de présider les Commissions Dériveur et Jeunes et s’investit également à la fédération dans le sport-santé, l’international et le développement. Enfin, en 2013, il est nommé membre de l’Equipment Committee de l’ISAF, la fédération internationale de voile. Ce parcours associatif ne l’empêche pas de continuer à naviguer. Après le Laser 4000, le 18 Pieds Australien, il s’est mis au RS700, possède également un RS 100 mais ne rechignera jamais à naviguer sur n’importe quel type de bateau tant l »histoire de la voile et des bateaux le passionne.

Naviguer en tutu, un pari tenu !

Naviguer en tutu, un pari tenu !

Dans la vie professionnelle, après des études en hypokhâgne,à Sciences Po Lille, puis un DEA de Sciences Politiques et le CELSA, il exerce plusieurs fonctions de communiquant dans plusieurs secteurs et entreprises, communication politique, communication santé, audiovisuel avant de monter son entreprise de conseil en communication.

Passionné de politique, il s’est autoproclamé dictateur éclairé à vie de Breizhskiff et continue aujourd’hui d’œuvrer au développement du site web et de son contenu. Incapable de poster des messages de moins de 3 pages, dénué de tout sens critique et d’ironie, il en arrive à ne pas toujours comprendre ce qu’il dit et écrit même s’il donne le change comme savent si bien le faire les anciens étudiants de Sciences Pipo. Sur l’eau, il lui arrive de faire quelques petites performances de temps à autre, dans un bon jour, quand il ne s’énerve pas et surtout quand il ne fait pas trop froid. On rappellera en effet, qu’il détient le record du plus petit temps passé sur l’eau rapporté au nombre de kilomètres parcourus pour aller sur la dite régate.

Nicolas Genette

Sans Nicolas, Breizhskiff n’aurait clairement jamais pu voir le jour : il fallait quelqu’un avec sa sensibilité pour créer le site breizhskiff et assurer son développement avec Cédric pendant les premières années. Né à Vannes en 1976, la passion de la mer dans ce qu’elle a de plus noble a façonné Nicolas dans sa manière d’être. Sensibilité à fleur de peau, curiosité maladive, marqué par ce genre de blessures qui peuvent vous façonner un homme, Nicolas c’est d’abord un regard et un créatif hors norme. Si de par son travail de photographe artistique, il a maintenant un rapport à la mer et au bateau plus contemplatif, il a longtemps navigué sur tout type de dériveur (420 et 505) avant de naviguer en compétition pendant une bonne dizaine d’années en skiff, en 49er d’abord puis en Laser 4000 et en 18 Pieds avec Cédric. Ces deux là malgré leur fort caractère ne se sont jamais engueulés et ont développé une réelle complicité dont le breizhskiff des premières années était le symbole.

Autodidacte, très gros travailleur Nicolas est devenu une pointure de l’imagerie 3D notamment pour le monde de l’architecture et de l’urbanisme. S’il a pris de la distance avec Breizhskiff c’était justement pour cofonder un studio de création qui est devenu une très belle entreprise, dont il est toujours le Directeur de la création, et fonder une famille avec Aurélie. Depuis quelques années, il s’est lancé avec succès dans la photo artistique. Il commence à avoir une réelle connaissance pour son travail toujours marqué par son lien fort à la nature sublimée par une dimension technique toujours présente mais jamais pesante. En exagérant sans doute, on pourrait presque que dire que son regard d’artiste glisse sur les objets photographiés avec l’élégance d’un skiff en navigation.

Même s’il n’est plus le créatif de breizhskiff, le sens si marqué du design dont il faisait preuve sur breizhskiff est toujours présent. Et qui sait réussira-t-on à le faire revenir pour quelques petites navigations.

Du côté de l’anecdotique à valeur de signifiant, Nicolas est aussi un passionné d’automobile. Non pas de celles qui en jettent, qui écrasent ou impressionnent mais celles qui symbolisent un état d’esprit très proche du skiff : il est en effet l’heureux propriétaire d’une Lotus Seven dont le créateur, le génial Colin Chapman, disait une chose que comprendront tous les passionnés de skiff « light is right ».

Ghislain Devouthon

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S’il y a un mot pour caractériser Ghislain Devouthon c’est l’enthousiasme : à peine était-il arrivé sur les forums breizhskiff qu’il en devenait un gros contributeur.

A peine était-il arrivé sur les forums du site qu’il était déjà parti en Angleterre chercher un 14 pieds international d’occasion pour naviguer à Moisson Lavacourt en région parisienne.

A peine était-il arrivé sur breizhskiff, qu’il proposait déjà de mettre au service de la communauté ses compétences d’ingénieur dans une SSII, mot barbare, mot si à la mode à l’époque, et qui recouvrait une réalité que certains on toujours du mal à se représenter.

Toujours est-il que Ghislain s’est investi avec passion dans les développements de breizhskiff et ses évolutions techniques avec un regard toujours pertinent mais aussi pédagogique vis à vis de certains autres administrateurs.

GhislaingranvilleCet enthousiasme si prononcé qui le caractérise s’est ensuite traduit par l’achat d’un deuxième I14, admirablement bien fini ce qui n’est pas peu dire pour un I14 puis en s’intéressant à la classe des Cherub, ce skiff de 13 pieds qui est au skiff ce qu’une mobylette est à la moto, l’ULM à l’avion. Un truc casse-gueule mais jouissif. Il a d’abord avec un autre skiffeur émérite été chercher un premier Cherub, l’a retapé, avant d’en construire un dans son garage de la banlieue parisienne.

Ghislain c’est ça, un mec bien sous tout rapport qui en l’espace de 4 mois a passé ses soirées à construire de A à Z un Cherub tout carbone pour ensuite naviguer avec sur le circuit breizhskiff.

Naviguer sur un bateau construit de ses mains. Ghislain l'a fait !

Naviguer sur un bateau construit de ses mains. Ghislain l’a fait !

Le suivi de la construction de NBS « Natural Born Skiffeur » puisque c’est son joli nom a longtemps été des sujets les plus suivis du forum. Cette construction marquait l’apogée de l’intérêt en France pour ce formidable bateau qu’est le Cherub et montrait qu’il y avait encore des séries accessibles à la construction amateur qui, faut-il le rappeler avec été un des piliers du développement de la voile légère dans les années 60.

Sa carrière professionnelle internationale – il est parti avec sa femme et ses nombreux enfants en République Tchèque puis au Etats-Unis – l’a un peu éloigné de la voile et l’a rapproché du côté obscur de la force, pardon du golf. Pour autant, ne désespérons pas. Un mec capable de passer de Prague, de la patrie de Kundera et de Vaclav  Havel à Seattle la ville de Kurt Cobain, bref de passer de la littérature raffinée de l’Europe de l’est à la musique grunge de l’ouest américain n’est définitivement pas perdu pour le skiff.

Julien Antier

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Comme Cédric, Julien a été l’un des premiers propriétaires de skiff en France. Tout comme lui, il n’est pas issu d’une pratique régulière de la voile légère qui restait un loisir estival avant qu’il ne soit pris par le démon du skiff et d’en devenir un pilier. On peut dire sans exagérer qu’il est sans doute celui qui a eu le plus de skiffs dans la flotte française depuis 1996 avec un certain Fred Shaw. 4 laser 4000, un Laser 5000, un RS700, deux RS800 et désormais un International 14!. Et non son Dart 18 ne compte pas pour un skiff ! L’intrus dans cette liste c’est assurément le RS700.

Qu’on se le dise, Julien n’aime pas le solitaire. Julien, notamment sur l’eau est expressif, a besoin de parler et de rigoler avec ses équipiers, sans doute en partie à cause de ses racines du sud ouest.

Julien et sa femme lors de l'Eurocup 2004 en Italie.

Julien et sa femme lors de l’Eurocup 2004 en Italie.

Capable de faire de très bons résultats sur l’eau, il est un domaine où il est sans doute imbattable c’est pour le déchargement, rangement de bateau. Vous pouvez être sûr qu’entre le moment où il arrive sur une régate avec le bateau derrière la voiture et le moment où il est sur l’eau, personne n’est capable d’aller plus vite que lui. Au retour pareil ! Sa capacité à dégréer, ranger, et atteler un bateau pour prendre la route après une régate et rentrer retrouver sa petite femme et les enfants.

Pascale, avec qui il a d’ailleurs longtemps navigué en Laser 4000, avant de régater plus ou moins aléatoirement avec son beau-frère dont les disponibilités étaient pour le moins… aléatoires. Du coup, en 2013, il s’est associé avec Boris Fritsch, personnage qui mériterait un portrait à lui tout seul (faites une recherche google), pour former un équipage très présent et qui ne devrait que progresser avec le temps.

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Place désormais au International 14′ pour Julien!

Comme Ghislain Son investissement dans breizhskiff.com date du tout début. Ses compétences d’ingénieur, la même école et la même promo que Ghislain d’ailleurs (ou quand breizhskiff joue le rôle de copain d’avant et permet les retrouvailles), il les a mises très tôt au service de la voile sur le web. A l’époque où il était membre du bureau de la classe Laser 4000 France, il avait été l’un des premiers à créer un site web pour une association de dériveur. Toi qui lis cela et a moins de 20 ans en 2014, tu ne peux sans doute pas comprendre, mais la majorité des administrateurs de breizhskiff sont nés à la fin des années 70. Ils sont issus de la dernière génération à avoir vécu dans un monde sans internet et sans téléphone portable et la première à avoir développé des choses via l’internet, en l’occurrence avec Julien un site pour une association de classe.

Oui je sais, toi le jeune tu as du mal à imaginer un monde sans internet. Julien a été de toutes les grosses évolutions techniques de breizhskiff.com et de sa maintenance. Il a également développé les pages classements du trophée et comme il le dit très justement, ce sont les pages les moins importantes dans les discours mais celles que tout le monde regarde quand même. La dernière version de breizhskiff, celle que vous être en train de consulter, lui doit beaucoup et à sa capacité à aller vite, très vite quand il se lance dans quelque chose. Un élément précieux donc pour l’équipe et pour tous ceux qui naviguent dans le cadre de breizhskiff.com

Séverine Cottin

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Séverine, seule fille du projet, il faut bien respecter les quotas – MLF prière de s’abstenir de commentaires que nous n’autorisons de toutes les manière pas – est arrivée dans le collectif Breizhskiff de manière inopinée mais dans un contexte bien particulier. Certains diront que le hasard fait bien les choses. Il aura en effet suffit d’un communiqué de presse signé Breizhskiff et consacré au Moth à foil pour que Séverine débarque sur le forum. Certains y verront là le signe que ce communiqué a eu dans l’esprit de Séverine l’effet de ce qu’en littérature on appelle une réminiscence proustienne, vous savez une histoire de madeleine (au beurre breton). Il parlait en effet de bateaux avec des ailes et qui volent. Il n’en fallait certainement pas plus pour que, dans son esprit, ces quelques mots renvoient chez elle à cette vieille comptine que tout enfant a un jour entendu « Maman les petits bateaux » et dans laquelle il est écrit (une version apocryphe sans doute) « maman les petits bateaux qui vont sur l’eau ont-ils des ailes ? » Breizhskiff lui ayant prouvé qu’il n’y a pas que des conneries dans les chansons pour enfant, elle a donc décidé d’y rester et de participer à la vie du site.

Rien ne prédisposait pourtant cette bourguignonne installée à Carnac à s’intéresser à la voile et au bateau. Car tout le monde sait  – encore des chansons « un bourguignon fût son parrain, une bretonne sa marraine »- que l’alliance de la Bretagne et de la Bourgogne produit soit des alcooliques, soit de grandes épopées guerrières contre le roi de France avide de ramener en son royaume ces deux duchés, mais rarement des grandes réussites dans le domaine de la voile. On vous rappelle qu’en Bourgogne, notamment dans sa capitale, l’aversion pour l’eau est telle qu’elle leur a fait monter la moutarde (de Dijon) au nez au point d’aller jusqu’à donner à leur lac le nom d’un chanoine, grand homme politique, inventeur d’une boisson qui porte son nom, le Kir, sordide breuvage qui consiste à mélanger du gros vin blanc qui tâche (nantais par exemple, donc breton) avec de la liqueur de cassis. Une vieille habitude sans doute de frelater le vin dans cette région qui, contrairement, à la Bretagne n’a qu’un folklore et pas de culture. Après le MLF, la ligue des défenses des bourguignons va nous écrire. Bref, toutes ces digressions pour dire que Séverine et Breizhskiff ce n’était pas gagné d’avance… D’autant plus qu’au moment où elle est arrivée sur Breizhskiff, nous lancions alors pour le site un nouveau design qui aurait pu faire fuir n’importe quel graphiste un temps soit peu raisonné, si tant est cependant que les termes « raisonné » et « graphiste » puissent s’accorder. Sans doute par charité, étant graphiste et web-designer (web-designeuse c’est trop moche Mesdames du MLF), elle nous a alors proposé ses services. Par BA donc, elle sera la DA des versions 3 et 4 de Breizhskiff et nous enseignera le B.a.-ba en matière de web-design ahahaha ! Elle ira même dans la version actuelle à travailler avec Julien sur le développement et l’intégration du site, bref à aller au delà du graphisme. Mais tout le monde sait aujourd’hui que n’importe quel web-designer a su évoluer aussi vite que l’internet pour développer des compétences sortant du périmètre du graphisme, son métier originel qui consiste à être original. Métier qu’elle a appris, la boucle est bouclée, en Bourgogne, au lycée « Alain Colas ». Je n’invente rien… Toi qui est jeune, sache qu’avant d’être le héros d’une chanson d’Alain Chante fort mais pas trop quand même, Alain Colas était un navigateur bourguignon ayant appris la voile en Australie avec un Dieu breton, Tabarly, et qui s’est grillé les ailes dans sa prétention à vouloir être meilleur que Dieu lui même. Ou es-tu Manureva ? Alain Colas, ce bourguignon qui se rêvait marin et avait de si grosses chevilles et le pied si peu marin qu’il en a laissé une (cheville) et l’autre (le pieds) dans le chenal de la Trinité sur Mer lors d’une rentrée sauvage.

Séverine a sans doute apporté à Breizhskiff ce qui lui manquait cruellement depuis le départ de Nicolas : un vrai regard esthétique, une vision épurée du design et une vraie cohérence graphique sur le site tout en prenant en compte ou plutôt en jonglant avec les lubies de Cédric qui n’y connait rien mais sait tout, et les contraintes techniques de Julien. Dans la vraie vie, elle travaille dans le web, le graphisme et la communication pour diverses entreprises, notamment une que j’apprécie tout particulièrement car produisant de magnifiques biscuits sous le nom de « La bien nommée » et le Nutella breton, « le Carabreizh ».  Séverine, merci de me négocier des boites et des pots pour avoir cité ici ces deux marques. Vous ne la verrez que rarement sur un dériveur, éventuellement un cata car personne n’est parfait. Car s’il lui arrive de tirer des bords, c’est dans la campagne carnacoise sur sa jument. Non décidément, les skiffs, ces bateaux avec des ailes, cela ne peut pas exister…

 

Benoit Frottier

benoitBien que Breizhskiff revendique ouvertement et fortement son attachement à la Bretagne, au même titre que le 18 Pieds s’est développé en dehors de Sydney, la communauté des skiffeurs français s’est étendue en dehors de la Bretagne qui l’avait vue naitre. La région parisienne, puis Lyon ont été des étapes dans un processus qui conduira un jour à l’annexion, pardon au développement de la pratique dans le sud, cette étrange région où l’on s’étonne que Frédéric Lopez n’ait pas encore tourné une émission de « en terre inconnue » tant les moeurs et les modes de vie et de pratique de la voile y sont surprenants. Dans cette stratégie de conquête, il fallait donc passer par la région Rhône-Alpes et Lyon qui je vous le rappelle est la capitale des gaules et du bouchon. Non capitale des gaules ne signifie pas que la population masculine y souffre de priapisme, ni que la ville soit le haut lieu de la pêche au bouchon… Mais, dans cette ville toujours tournée vers l’extérieur et qui rêve de vastes horizons (dans les dépliants touristiques), s’est développée, sous la houlette de Benoit, une petite communauté de skiffeurs. Certains diront un « gang » de skiffeurs comme on parlait du « gang des lyonnais » dans les années 60-70 pour désigner la bande de truands (sans aucun doute remontés du sud) qui faisait alors régner la terreur. Bref, au Grand Large qui n’est pas un bistrot sordide où se réunit ce gang mais le nom de plan d’eau sur lequel ces skiffeurs naviguent, il y a aujourd’hui une dizaine de skiffeurs dynamiques emmenés par Benoit F, dit « le focardeur » tant il a développé des compétences en élimination des algues vertes (la Bretagne n’a pas le monopole) pour permettre la navigation sur ce plan d’eau. Plaque tournante du skiff entre le nord et le sud, la grand large et le repère de Benoit sont des lieux où transitent également tout un ensemble de produits véliques douteux entre le grand sud et le grand ouest et Nantes où Fred S dit « le crocodile » fait fructifier son business.

Tout cela pour dire que Benoit joue un rôle dans breizhskiff et son développement et qu’il contribue à entretenir une activité de skiffeurs dans un endroit qui n’est pas, il faut bien le dire, le plus extraordinaire des plans d’eau du monde, surtout pour la pratique du skiff. C’est fondamental car nous savons bien qu’aujourd’hui c’est au niveau local que la voile légère et donc le skiff se développeront. Présent sur les forums où il nous raconte l’activité de son gang, il y est aussi un modérateur. Enfin, après le Buzz, le RS600, le RS700 il s’est mis à la construction d’un paperjet 14, un skiff en kit si joli qu’on a du mal à l’imaginer autre part qu’à coté d’une commode et dont la beauté tranche radicalement avec la décoration de ses précédents skiffs.

Emilien Taque

emilienEmilien a été l’un des premiers à surfer régulièrement sur breizhskiff, à contribuer à la vie du forum et ce avant même de naviguer en skiff, basculement qui interviendra après quelques années d’interrogation sur sa pratique voile légère. Ce passage de « Milox » en skiff qui a certes pris du temps est d’autant plus remarquable qu’au départ, il était le pur produit d’un système de filière et d’élevage de champions basé en Loire-Atlantique, et très axé sur les fameuses filières  fédérales qui, de l’optimist au 470 en passant par l’Equipe, le 420 et le Laser, ont conditionné des générations de jeunes régatiers, les transformant en soldats d’une cause sans doute pertinente pour le développement du très haut-niveau, beaucoup moins à notre goût pour le développement de la voile légère dans sa globalité. C’est de cet univers là que vient Mimile, d’une pratique de la voile légère « officielle » qui, entre les eaux boueuses de l’Edre et les eaux non moins boueuses de la baie de la Baule, s’est épanouie depuis des générations avec beaucoup de succès il faut bien le reconnaitre. Quand nous l’avons connu donc, le jeune Emilien était encore étudiant et s’occupait du site internet de l’UNIQUA, c’est à dire de l’association française de 420. A l’époque, le 29er commençait à réellement exister en parallèle du 420 à l’international mais pas du tout en France. Au contraire, non sans succès, le lobby du 420 faisait jouer tous ses réseaux pour retarder l’émergence en France du skiff pour les jeunes et des gens comme Emilien le défendaient face aux attaques qu’il subissait de notre part, particulièrement sur le web qui, faut-il le rappeler, en était encore à ses prémices à l’époque. Nous étions agressifs, hargneux, de vrais militants de la cause skiff face à un monde de la voile légère française bien conservateur (oui désolé on a les révolutions qu’on mérite…). Face à nos provocations et nos attaques certains faisaient face avec plus d’intelligence que d’autres. Emilien était de ceux-là. On pourrait même aller jusqu’à dire qu’il a été doublement intelligent puisqu’il a fini par comprendre qu’il y avait quelque chose de juste dans notre cause et quelque chose de pourri au royaume de la voile officielle. Pour ne pas passer directement du 420 au skiff, pour ne pas donner l’impression de lâcher tout de suite, il est alors passé par le Fireball. Il faudra faire un jour une thèse sur l’importance du Fireball dans le développement de breizhskiff… Bref après quelques saisons en Fireball, il a fini par naviguer un peu en 29er puis par acheter un RS800 et à naviguer avec son frangin. Lorsque ce dernier l’a abandonné pour ses études et un trip très « extrême glisse » (surf, planche et autres trucs de djeunes) Emilien s’est mis au Musto. Bah oui le RS 700, ce n’était pas assez skiff ! La preuve qu’Emilien était devenu un breizhskiffeur à part entière, plus royaliste que le roi. Aujourd’hui, maintenant que les expériences de jeunesse de son petit frère sont passées, il a investi dans un superbe 14 Pieds International, autre « pur » skiff. Non Emilien ne te sens pas obligé d’acheter maintenant un 18 Pieds pour nous prouver que tu es des nôtres. Tu l’as ton certificat de skiffeur et nous avons oublié ton passé !

L’autre chose remarquable dans la trajectoire d’Emilien dans le petit monde des skiffeurs et de la voile légère, c’est que, ne soyons pas modeste, breizhskiff a contribué à lui faire rencontrer des gens devenus pour lui de vrais amis et des partenaires. C’est ainsi qu’il a rencontré via breizhskiff, Olivier Livet, avec qui il allait tenter quelques expériences dans le domaine de la voile légère sur le web (Emilien est ingénieur informatique), via d’abord le site voile-sportive puis, plus récemment, et avec plus de réussite, le superbe wanaboat, la référence des sites d’annonces de bateaux d’occasion. A l’époque, les échanges virtuels entre voile-sportive et breizhskiff, entre Emilien et Cédric, valaient leur pesant de cacahuètes. Autre temps, autres moeurs. Aujourd’hui Emilien a été adoubé, a rejoint le clan des administrateurs de Breizhskiff dont il reconnait l’importance qu’il a pu avoir pour lui et contribue fortement au développement du skiff. Avec l’autre Padawan, Gilles Peeters, ils prendront assurément de plus en plus d’importance dans la vie de la communauté.

Gilles Peeters

gilles_4La Belgique est à la mode, il nous fallait notre Belge dans l’équipe ! Comment en effet ne pas aimer la Belgique, et tout particulièrement l’esprit belge ? On pourrait parler pendant des heures de la culture belge, de l’humour belge, des bières belges, des personnalités belges, de la politique belge, bref de tout ce qui fait que ce pays est depuis 20 ans un pays d’autant plus « in » qu’il se dissout, d’autant plus à la mode pour les Français que ces derniers doivent faire face à une crise identitaire qu’ils aimeraient bien prendre avec autant de détachement absurde, de distance, et d’ironie que le font les Belges face à le désintégration de la Belgique. Oui il nous fallait la touche belge dans notre équipe, ce petit grain de folie d’un si petit « non pays » qui incarne à la fois le rêve et le cauchemar européen. Oui il nous fallait notre skiffeur Belge qui serait au skiff francophone ce que Philippe Geluck est à l’humour francophone.

Un jour un Belge a eu ce mot génial : « si vous comprenez quelque chose à la politique Belge c’est qu’on vous l’a mal expliquée ». Je plagierais en disant que si à la fin de cet article vous comprenez quelque chose au parcours de Gilles, c’est qu’on vous l’aura mal expliqué. Gilles est donc belge. Ingénieur de formation passé en France par l’Ecole Centrale de Nantes, il naturellement commencé par exercer un métier en rapport avec sa formation dans une entreprise de recherche aéronautique. Ingénieur, ce n’est pourtant pas dans un bureau qu’il concevait sa vie mais plutôt au plus proche de la mer.

Ne pas toujours regarder dans le sens du vent !

Ne pas toujours regarder dans le sens du vent !

Du côté voile, issu de la culture et de la formation Glénans, prestigieuse « école de voile, école de mer, école de vie », mais peu empreint de la culture des performances sportives, Gilles est pourtant devenu un vrai compétiteur. Titulaire d’un Brevet d’Etat Français d’enseignement de la voile passé dans le cadre de l’ENV (à l’examen il a envoyé du rêve aux examinateurs de l’ENV qui on le sait en ont tant besoin), il devient entraineur et formateur des moniteurs au Yacht Club de Carnac et y monte le projet d’équipe de compétition en skiff avec un vrai succès, au point, on peut le dire, de susciter au mieux de la jalousie au pire de la méfiance, bref de se faire pourrir. Oui mais voilà, entraineur, cela signifie ne plus naviguer ou moins naviguer, cela signifie des contraintes de gestion de groupe et de logistique, bref des emmerdes qui généralement chez Gilles peuvent déclencher des crises d’angoisse n’ayant pas à la base une appétence particulière pour les sujets d’organisation logistique…

Crise d’angoisse, inquiétude et ce d’autant plus que les emmerdes sont toujours portés par des gens dont le « plat » niveau qui est le leur ferait douter de la nature humain n’importe quel esprit un tant soit peu intelligent et capable de recul (c’est un euphémisme) comme le sien. L’angoisse, l’autodestruction, le désespoir sur la nature humaine, ou le côté obscur de l’humour et de la nature belge.  Gilles prend alors le contre-pieds, arrête d’être entraineur, formateur, et se concentre sur ses navigations, son plaisir à lui… Quoique…

juste pour vous Mesdemoiselles !

juste pour vous Mesdemoiselles !

Indécrottable défenseur des valeurs collectives voire collectivistes des Glénans, il laisse son Musto en stand bye pour monter un projet de double intergénérationnel avec des petits jeunes pour leur offrir la perspective d’une continuité d’une pratique voile légère après l’école de sport. Car si Gilles a fait beaucoup de skiff solitaire (RS600, MPS) il a toujours eu la volonté ou le fantasme de réussir en double, en équipe, en couple, sans finalement totalement y parvenir. Il a ainsi possédé, un Laser 4000, un 29er et maintenant un RS800.

Pour breizhskiff, il est idéologiquement moteur ce qui est une ressource importante. Il est en effet capable de réfléchir sur le développement de la voile, d’en comprendre les enjeux, de faire passer les messages, de défendre des positions, de conceptualiser les choses, bref toutes ces qualités tellement importantes dans le monde de la voile légère d’aujourd’hui, dans le monde tout court d’ailleurs. Bref il est capable d’être un leader pour le skiff même s’il lui faut encore apprendre à encaisser les coups.
C’est cela Gilles, une histoire belge. Vous l’avez comprise où je vous réexplique ?