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skiff

Un pionnier et un succès !

rs100_2logoRS100

Avec sa volonté de toujours être à la pointe de l’innovation sur le marché du Dériveur, RS Sailing a développé et lancé le RS 100 en 2010. Il est avec son concurrent de chez Devoti, le D-one, le plus performant des dériveurs solitaires sans trapèze et à spi asymétrique.

Il s’adresse à ceux qui veulent un bateau simple et très facile à mettre en oeuvre et ne nécessitant pas le niveau technique et physique d’un dériveur solitaire à spi asymétrique et trapèze.

Caractéristiques

  • Architecte: Paul Handley
  • Année: 2009
  • Constructeur: LDC
  • Longueur: 4.30m
  • Largeur: 1.83m
  • GV:7.4 / 8.4 / 10.2 m²
  • Spi: 12.5m²
  • Poids: 80kg (complet)

A l’époque, il fallait oser se lancer sur ce segment qui s’impose pourtant aujourd’hui comme prometteur. Comme souvent RS Sailing a visé juste. Le bateau a été un gros succès à l’international avec plus de 500 unités vendues en 4 ans et le marketing de lancement du projet a été un modèle du genre avec un niveau rarement atteint dans « l’artisanat » de la voile légère.

Ce succès n’est guère surprenant quand on regarde les qualités du bateau. Coque époxy, mât et bôme en carbone, accastillage Selden, le bateau a clairement un look plus moderne et agréable que son concurrent de chez Devoti. Le mât semi-haubané contrairement à son concurrent, est un vrai plus et tout un ensemble de petits détails font du RS100 un dériveur certainement plus abouti techniquement que ce qu’on a parfois pu connaitre chez RS Sailing.

Sur le plan du programme et du public cible, encore une fois RS a visé juste et a marqué un premier point dans ce que certains appellent le « easy sailing » : le bateau répond à une vraie demande de gens qui veulent un bateau simple, accessible, facile à mettre en oeuvre mais sur lequel on s’amuse. Les performances sont bonnes pour un solitaire sans trapèze : la position de rappel est très ergonomique donc (presque) agréable. Si au près, il faut clairement s’engager pour faire avancer le bateau, le RS100 est un régal absolu au portant. Il va véritablement très vite et facilement ! Et même avec le gréement de 10,20 m2 l’empannage dans la brise n’est pas une aventure dont on ne sait si on sortira vainqueur.

rs100C’est en effet une des originalités aussi de ce bateau, d’avoir à l’instar du Laser, 3 gréements de taille différentes pour permettre à une vaste fourchette de gabarit de pouvoir naviguer en RS100 :  7,4 – 8,4 et 10,2  mètres carrés sont disponibles même si aujourd’hui le gréement intermédiaire est largement majoritaire et conviendra parfaitement pour des gabarits allant jusqu’à 85-88 kilos.

Reconnu classe ISAF, le bateau se développe mais les compétitions internationales attirent encore peu de monde malgré la convivialité légendaire de l’association de classe RS. Le RS100 est d’abord et avant tout le bateau de ceux qui veulent se faire plaisir sans trop de contrainte, à côté de chez eux, au club et profiter d’un bateau qui en 15 minutes permet d’aller sur l’eau. Enlevez le taud, hissez la voile et c’est parti ! C’est également un régal sur les plans d’eau intérieur où peu d’engins iront beaucoup plus vite.

En France, le bateau se vend bien et satisfait pleinement ses propriétaires.

Côté défaut, si l’on considère qu’il n’y a pas de mauvais bateau mais des bateaux mal choisis par rapport au programme de navigation et d’utilisation pour lequel ils sont conçus, alors le RS100 n’a pas de point faible. Tout au plus pourra-t-on signaler qu’il aurait mérité d’être un tout petit peu plus large pour être moins physique au près. Mais bon… La voile est un sport et le RS100 fera toujours moins mal aux « abdos » et aux cuisses qu’un Laser. Et la vitesse et les sensations au portant sont là pour faire oublier certains légers désagréments. De même, il faudra que le constructeur et l’importateur veillent à garder le prix de ce bel objet à un niveau raisonnable puisque c’est aussi une de ses grandes forces.


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Accessible dans une certaine limite

Rs 700 greylogors700Le RS700 est la suite logique du RS600 pour le chantier RS Sailing. Au début des années 2000 en effet, des solitaires à spi asymétrique sont apparus sur le marché et il s’est vite avéré qu’une modification du RS600 pour lui adapter un spi ne tiendrait pas la route du fait de la carène très extrême du RS600.

RS a donc développé le RS700 avec les grandes orientations techniques et marketing propres au chantier : ne pas sacrifier à la performance tout en rendant les bateaux le plus accessible possible pour ceux qui cherchaient un skiff solitaire qui seraient au Musto Skiff ce que le RS800 est au 49er.

Caractéristiques

  • Architecte: Nick Peters
  • Année: 2002
  • Constructeur: LDC
  • Longueur:: 4.68 m
  • Largeur:: 1.92 – 2.33 m
  • Grand-voile: 12.8 m²
  • Foc:
  • Spi: 16 m²
  • Poids: 79 kg

Sur un plan technique, le RS 700 n’a rien à envier à ses concurrents : coque planante à bouchain, mat carbone, trapèze, échelles, spi avec avaleur. Sur le plan des performances, il va aussi vite que le Musto Skiff avec peut être une ergonomie plus étudiée pour un large public et des sensations de barre épatantes ce qui le rend de fait plus accessible que ses principaux concurrents.

RS700MP

Un autre exemple : le mât carbone, raide et léger, associé à une grand-voile ne possédant qu’une seule latte forcée en tête rendent le bateau plus tolérant que les autres. L’envoi et l’affalage de spi sont simplifiés par l’utilisation  d’un système de pompe.

Le RS 700 a conquis aujourd’hui un large public.

RS700Carnac2011

Alors que la clientèle de son concurrent le Musto est plus élitiste, le RS 700 a réussi à fédérer bon nombre de régatiers amateurs qui souhaitent pouvoir prendre du plaisir assez facilement sur un bateau procurant des sensations que peu de dériveurs sont à même de garantir.

En France, le RS 700 se développe assez rapidement avec maintenant une grosse dizaine de bateaux régatant régulièrement sur le Trophée Breizhskiff. En 2013 une mise à jour faite par le chantier, alliée à quelques modifications esthétiques, a relancé la production du bateau qui se développe bien hors des frontières anglaises.

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Parce qu'on a tous forcément dessaler en skiff !

Dessaler est gênant, humide, froid et fait perdre des courses. Cet article présente les causes et leurs solutions.

Le KO au près

dessalage_3Situation : dans 20 nds vous luttez déjà, l’équipier au trap, la grand voile battant dans les risées. Un nuage noir arrive et PAF un bouffe énorme est sur vous. Lâcher la grand voile n’est pas suffisant : le foc est encore au taquet. La bôme touche l’eau, et l’équipier commence son envol dans la GV pendant que le barreur glisse doucement le long de la coque pour atterrir sur la dérive.

Cause : Le mauvais réglage rend le bateau trop technique
Solution : Réglez votre bateau ! Augmentez la quête, prenez du cunnigham au max, relevez la dérive d’1/3, avancez le chariot de foc, cintrez votre mat. Maintenant l’équipage peut lever le nez du guidon pour se concentrer sur le plan d’eau, annoncer les risées, choquer la GV et le foc si nécessaire. Quand le bateau est bien réglé, il est facile, va plus haut, plus vite dans les risées et garde la vitesse dans les molles.

Le sachet de thé

dessalage_4Situation : sous spi dans 15 nds de vent, vous touchez une molle, le bateau roule au vent. Le barreur loffe pour regagner de l’appui mais il est déjà très haut. La pression sur le stick le pousse hors du bateau. L’équipier et le barreur sont à 5 pieds de la coque, le bateau abat inexorablement jusqu’à ce que le mat touche l’eau juste devant le barreur et l’équipier qui nage.

Cause : Jouer de la barre est effectivement un moyen de compenser mais ce n’est pas suffisant en cas de grosse variation du vent.
Solution : Dès que le barreur aperçoit une zone d’accalmie, il doit rentrer ou plier les genoux. L’équipier ensuite est plus à même de gérer le spi. Si cela se produit tout de même, le barreur ne doit surtout pas pousser la barrer mais au contraire tirer dessus pour abattre. NDT : prévoir la réception et évitez les tibias.

Au tas

dessalage_3Situation : Vous avez survécu à un prés décoiffant, mais la marque au vent ressemble à un champ de bataille. Pendant que vous abattez soigneusement, le bateau gite et accélère et là l’étrave frappe une vague.. Vous êtes arrêté net, le safran est hors de l’eau. La décélération envoi l’équipier dans le foc et le barreur le rejoint.
Cause : Les entrées d’eau fines, les hauts mats et les forts rond de chute accentue le mouvement dans la ‘death zone’.
Solution : La manœuvre doit être ferme et rapide. Relâchez à moitié le hales-bas et le cunnigham pour relâcher de la puissance sans pour autant créer une chute béante qui pousse le bateau. Prenez un maximum de vitesse qui va aider le safran à être efficace et encourage le bateau à planer plutôt qu’à plonger.
Démarrez l’abattée en bas d’une vague. Choquez légèrement les 2 voiles pour giter légèrement à contre. Si le barreur est au trap, il doit être dans les footstraps. Garder une courbe constante et lâchez la GV pour qu’il reste à plat. Si le bateau commence à enfourner, rebordez la GV pour retendre la chute (relâchez quand c’est passé).

Au tas (2)

Situation : Vous avez survécu au prés, surmonté l’abattée et êtes tranquillement sous spi. Vous prenez une vague qui vous fait accélérer tout droit dans le dos de la vague précédente qui ressemble à un mur de brique. Là vos haubans s’allongent de quelques pouces, l’attaque de foc devient molle et le mat vous donne l’impression de partir devant. L’étrave se soulève, vous avez allez à la même vitesse et donc le safran ne sert à rien. Cette figure se termine généralement par une moitié de dessalage et d’enfournement.

Cause : Les bateaux sont destinés à naviguer sur l’eau et non pas sous l’eau ! Quand le bateau ralenti, la pression sur le mat est énorme ce qui réduit l’équilibre à néant.
Solution : Il ne faut pas prendre les vagues perpendiculaire. On peut abattre ou loffer à tout moment pour se positionner et être prêt à mettre le poids du bon côté.

Au tas (3)

Situation : Vous ne pouvez pas remonter plus; double trap sous spi sautant de vague en vague. Barreur et équipier dans les straps, la bome au centre. Un mur se présente devant vous et il n’y a pas de place autour. L’étrave s’enfonce dedans et sur la photo suivante, vous êtes tous les 2 en train de voler au delà des haubans tandis que le safran dépasse la dérive …

Cause : certaines vagues sont tout simplement trop grosses à passer à plein vitesse.
Solution : c’est malheureux à dire mais il faut ralentir en surbordant le spi.

Virement cata

Situation : Virer avec un bateau surpuissant dans beaucoup de vent : l’équipier rentre du trap au bon moment, le barreur relâche la grand voile pour garder le bateau à plat. Il pousse la barre pour arrêter d’abattre. Afin de d’engager le virement il doit pousser encore plus la barre. Le bateau loffe progressivement jusqu’à se retrouver stationnaire. Si l’équipier reprend le foc, le bateau va arriver très vite sur la nouvelle amure et les lattes passent brutalement. L’action des lattes sur un bateau immobile a pour conséquence de le coucher immédiatement. Au moins c’est rapide de la relever !
Autre solution, sans reborder le foc, le bateau ne passe jamais le vent, les lattes passent d’un côté puis de l’autre pendant que le barreur et l’équipier courent partout afin de garder la bête enragée droite. Lorsque le bateau cule la poupe coule, l’équipier peu seulement retarder l’inévitable. Avec un peu de chances vous décalerez du bon côté.

Cause : L’équipier doit simplement rester au trap jusqu’à ce que le virement soit engagé, afin de donner au barreur une demi chance. Sur-choquer la grand voile dans le virement a déséquilibré le bateau et ca également stoppé le bateau ce qui a pour conséquence de rendre la dérive inéfficace.

Solution : si le portant est comme faire du vélo, le prés c’est comme réussir un gâteau. Ayez les bons ingrédient et tout le reste suivra naturellement. Ne laissez par ralentir le bateau avant le virement, choquez légèrement le hale-bas afin de laisser un peu de marge en sortie et assurez vous que l’équipiez rentre un peu que quand la puissance s’échappe pendant le loffe et non avant. De cette manière la GV reste rentrée, le virage viens plus de la chute que de la dérive, la trainée est minimum et le bateau continue à bouger.
Relâchezun peu d’écoute quand la puissance s’échappe, pour retarder le retour de la puissance jusqu’à ce que le bateau soit droit au long du virement et l’équipier prêt à compenser.
Ne soyez pas tenté de remettre les chevaux trop tôt; c’est nettement plus facile de soulever l’équipage de l’eau en bordant sur la nouvelle amure que de se battra avec un bateau gité pour le remettre à plat.

Carénage

 dessalage_6Situation : Vous avez déjà dépassé de 4 longueurs la marque pour attendre une molle et une eau plate afin de tenter votre manœuvre. Vous abattez, le spi se dégonfle. Au même moment vous touchez une risée et vous n’avez plus le choix, le bateau est plein cul avec la GV à plein charge et l’étrave poussant les vagues. L’équipier essaye de passer la bome mais la pression l’empêche. Le bateau ralenti encore. Vous abattez plus et tout d’un coup le bateau roule au vent. Vous tirez encore plus la barre et la bôme traverse d’un coup. Vous êtes trop lent à changer de bord, le spi prend dans le foc ajoutant à votre malheur.
Vous pouvez maintenant vous intéresser au dessous de votre coque.

Cause : Encore une fois une vitesse trop lente est la source de la majorité des empannages mouillés. La vitesse enlève la pression des voiles (sur glace les bateaux empanne la voile fasseyant). Si la dérive se déplace rapidement dans l’eau, il sera plus facile de gérer l’assiette et tout viendra naturellement.

Solution : Si possible initiez le mouvement en surfant une vague, gardez le spi bordé pendant toute la manœuvre si possible. Gardez une courbe constante mais ferme. Attendez que le bateau soit sur la nouvelle amure pour passer les lattes en prenant tous les brins de la GV au moment ou la pression se relâche.

Cet article est fortement inspiré d’un papier d’Andy Rice dans Yachts and Yachting

La mobylette débridée !

Un bateau de couple

Un bateau de couple

logocherub

Voici comment la femme de John Spencer, concepteur du Cherub, décrit pour la première fois le Cherub en 1951.

Le Cherub est un dériveur en double de 12 pieds de long avec un spi asymétrique et double trapèzes. Les flottes se trouvent majoritairement en Australie, Nouvelle-Zélande et en Grande-Bretagne.

Le Cherub est une jauge à développement. Des règles simples définissent la longueur, la largeur de coque et en partie sa forme, ainsi que les surfaces de voile et un certain nombre d’autres paramètres mais laissent libre court à l’imagination des concepteurs.

Caractéristiques

  • Architecte: John Spencer
  • Année: 1951
  • Constructeur: Amateur
  • Longueur:: 3,7m
  • Largeur:: 1,8m
  • Grand-voile: 15 ,5 m² avec le foc
  • Foc:
  • Spi: 21m²
  • Poids: 50kg

Les Cherubs ont la réputation d’avoir des performances électrisantes dans la brise, en particulier au portant ou son poids plume (50 kg) et sa faible surface mouillée font un malheur. Une performance de 25 noeuds n’est pas rare, mais plus que sa vitesse, c’est son comportement qui impressionne ; Extrêmement léger, ultra réactif, ultra rapide. Si le 18 pied est une formule 1, alors le Cherub est une moto de course.

Peu d’autres classes ont autant de femmes qui barrent ou équipent au meilleur niveau avec des vainqueurs de national (anglais) ou au championnats du monde. La plus connue d’entre elles est probablement Nicola Bethwaite équipée par Julian Bethwaite, champions du monde 1976 !

Cherub2Le bateau a su évoluer pour suivre les technologies modernes et améliorer ses performances sans toutefois demander du poids et de la force pure. Le bateau correspond à une large échelle de poids, de 100 à 160 kg avec des équipages performants de 115 à 150 kg. Comme la majorité des classes à développement, le poids n’est pas un facteur si significatif : des équipages légers sont performants dans la brise.

Cherub3Le Cherub est une classe pour designers et constructeurs aussi bien que pour voileux purs. L’un des objectifs de la classe est de fournir un support peu cher (les avantages de la construction amateur) sur lequel il est possible de faire des expériences techniques et architecturales. La majorité des bateaux sont des constructions amateur et la classe était pionnière dans la mise en oeuvre des techniques de construction sandwich. La consécration ultime est sans doute de gagner un championnat significatif sur un bateau conçu et construit soi même.

La surface de voile a augmenté en 2004 à 15m² au prés et 21m² de spi. Cela ne rend pas pour autant le bateau physique mais améliore ses performances dans le petit temps tout en étant encore plus détonnant dans la brise.

Mais plus que tout c’est l’esprit hyper convivial et amical de cette classe qui étonne : cela fait plus de quarante ans que les passionnés de Cherub entretiennent cette excellente ambiance au sein de leur classe et l’esprit Cherub est une réalité enviée par beaucoup. En France un premier Cherub a été construit et 3 ont étés importés en 2005. Six bateaux ont été construits en 2006 et 2007 plus quelque uns ont été importés d’Angleterre pour atteindre une flotte de 14.

La participation aux régates du Trophée Breizhskiff est en revanche fluctuante…

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NBS construction amateur en France.

NBS construction amateur en France.

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Le juste milieu !

Laser4000bandollaser4000

Sorti en 1995, le Laser 4000 s’adresse à des propriétaires qui souhaitent pouvoir régater de façon conviviale sur un bateau vif, précis et vivant et qui reste à la portée de tous.

Très novateur à sa sortie, il a apporté un certain nombres d’innovations qui ont fait date : le hâle-bas inversé, le spi avec un avaleur couplé à un tangon orientable et un système de réglage du couple de rappel en fonction du poids de l’équipage qui marche étonnamment bien, offrant ainsi des régates équitables pour une large fourchette de poids d’équipage.

Caractéristiques

  • Architecte: Phil Morrison
  • Année: 1995
  • Constructeur: Laser
  • Longueur:: 4,64m
  • Largeur:: 1.5m à 2.30
  • Grand-voile: 10.8 m²
  • Foc: 3.9 m²
  • Spi: 17.10 m²
  • Poids: 140kg complet

Diffusé à près de 650 exemplaires en Europe, il offrait également un circuit de régate européen d’un excellent niveau en dehors de l’olympisme.

En France il est l’un des skiffs les plus diffusés auprès des propriétaires qui apprécient ses performances et son comportement dans tous les types de temps.Ses qualités expliquent en grande partie pourquoi il a été choisi en son temps par l’Ecole Nationale de Voile qui propose des stages sur ce support.

En France, Florence Lebrun, ancienne championne du monde de 470 et plusieurs olympiades (1988, 1992, 1996) à son actif a choisi ce bateau pour continuer à naviguer en dériveur.

De par ses qualités marines, son comportement et ses performances, le Laser 4000 représente le juste milieu à l’image de ce qu’a été le 470 dans les années 60.

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La flotte très active dans les années 2000 s’est quelque peu clairsemée depuis l’apparition d’autres  bateaux (RS500, RS800) jusqu’en 2013 où le bateau était devenu un très bon bateau d’accession au monde du skiff…

4000

roosterC’était sans compter sur Rooster qui décide en 2013 de reprendre la licence d’exploitation et renomme le bateau en « 4000 ». Le bateau est modernisé depuis avec l’apparition d’une nouvelle grand-voile à corne, une dérive plus légère et le passage au mât carbone est même à l’étude.

Ces évolutions et la présence de nombreuses occasions très abordable en Angleterre ont amorcé le renouveau du 4000 en France pour en faire une des séries les plus actives en 2016 en Bretagne!

La Classe 4000 a même été recrée et anime désormais la série. Le Laser 4000 est définitivement un bateau indestructible (essayez donc de casser un 4000….) un peu dépassé par son design et sa construction datant de plus de 20 ans mais qui suscite donc toujours l’enthousiasme!

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Le seigneur des anneaux olympiques, une longue histoire !

49er_skiff.svgLa plupart des principaux concepts du 49er sont nouveaux dans le monde de la voile, ceci parce que le 49er a été développé à partir des 18 » Australiens, les fameux skiffs, qui ont eux-mêmes subi un développement inattendu au cours des 20 dernières années. Un rapide résumé de l’évolution des 18 » donnera un meilleur aperçu des origines du 49er.

Entre les années 1827 et 1975, les skiffs ont attiré beaucoup de spectateurs en baie de Sydney, car ils étaient très spectaculaires, avec leurs gréements énormes. Mais en définitive, ils n’allaient pas plus vite que les dériveurs apparus après 1960. Entre 1960 et 1974, les régates annuelles de Sydney étaient de temps en temps remportées par des 5o5 ou FD.

En 1975, la situation changea. Après un faux départ de Ben Lexcen (son ‘Taïpan’ de 1957 était rapide mais ingérable), David Porter persévéra en suivant un développement étape par étape sur plusieurs saisons, et finalement remporta le championnat du monde avec un skiff équipé par 3 personnes et barré du trapèze. Ce concept était surprenant car c’était le premier bateau au monde à rester continuellement au planing (au près comme au portant) dans des vents de 9nds et plus. Le développement des skiffs continua durant 20 années, menant aux coques ultralégères, ailes, spi asymétriques, et mât ‘flexi-tip’.

La vitesse de ces bateaux augmenta alors pour devenir ce qu’elle est maintenant, c’est-à-dire la plus rapide des monocoques. Leurs performances devinrent encore plus spectaculaires, attirant les médias et la télévision mondiale. Ceci n’était ni plus ni moins qu’une révolution des performances et de l’architecture.

Du fait du développement des ailes et donc de gréements énormes, les tensions de haubans et compressions de mât augmentèrent dramatiquement. La coque des 18 » modernes, qui ne pèse que 85kg, supporte une tension d’une tonne de chaque côté (haubans), 500kg sur l’étai, et 3 tonnes au pied de mât ! La pratique a démontré que sous cette torture, les coques perdent leur potentiel de vitesse en 1 an, le stratifié (vinylester) se délamine en 2 ans, durée maximale pendant laquelle une coque bien construite peut espérer gagner. Un des avantages de l’époxy est qu’il n’absorbe pas l’eau de mer, ne prenant pas de poids au cours des années. C’est pourquoi le 49er est construit en époxy.

49er_1La conséquence des performances atteintes par les 18 » fut alors une augmentation importante (proportionnelle à leur vitesse) du vent apparent, ces gréements énormes devenant très physiques, leurs énormes voiles devenant dures à border, sans parler de leurs bout-dehors, atteignant les 8m. Un grand nombre de réglages furent introduits pour réduire la puissance dans les vents forts et les longues rafales, rendant les bateaux d’autant plus complexes. Dans les années 1980-85, le nombre d’équipiers capables de mener ces bateaux à la victoire diminua sans cesse. Depuis, le climat vira à la simplification.

La première simplification était une invention de Julian Bethwaite, qui supprima les bout-dehors orientables au profit d’un bout-dehors fixe, et aplatit la chute de ses spi, inventant le spi asymétrique. Ces développements amenèrent à des bateaux, comme le 49er, capables de descendre beaucoup plus dans le vent. Avec l’augmentation de la vitesse au portant, on découvrit ainsi que la vitesse était fonction de la longueur de la chute du spi, et non pas uniquement de sa surface, réduisant ainsi la longueur des écoutes de spi.

Les gréements dormants subirent alors une grande révolution. Les monstrueux 18 » utilisaient des mâts en alliage (alu) pouvant cintrer dans le milieu pour aplatir la GV dans les vents forts. Le cintrage du milieu aplatissait le milieu de la GV et ouvrait la chute au milieu (donc très tôt), mais le haut de la GV restait creux et fermé.

Plus important, le cintrage du milieu détendait les haubans au capelage, détendant du même coup l’étai. Le bateau ne pouvait alors plus pointer dans le vent. De plus, le gréement pouvait vibrer légèrement, pouvant même, dans certaines conditions, entrer en résonance, provoquant sa destruction. Pour éviter ça, on mit au point des jambes de force hydrauliques devant le mât pour garder le gréement en tension. Mais le dispositif est complexe et lourd…
Bethwaite changea tout ça (alléluia !). Il développa un bateau plus petit avec un gréement totalement différent :

– Un bas-de-mât en alliage (relativement raide), tenu par deux étages de haubans (dont un sur barres de flèche, au capelage). Cintrant peu, les étages de bas-haubans ne se détendent pas, et l’étai reste alors sous tension, éliminant la nécessité de systèmes hydrauliques complexes et lourds.
– Un haut-de-mât en carbone, très souple, tenu par un deuxième étage de barres de flèche grée en tête, pouvant cintrer indifféremment du bas-de-mât.

Ces gréements se justifient à plus d’un titre. En voici quelques raisons :

  • GV elliptique :
    La GV, elliptique, offre un meilleur rendement, proche du rendement idéal, réduisant la traînée aérodynamique
  • Plus de toile dans les hauts :
    A surface de voile égale, ces gréements sont plus compacts, donc plus légers et d’un moment d’inertie plus faible.
  • Moins de tension dans l’écoute de GV :
    La tête de mât, très souple, cintre latéralement sous le vent, refermant ainsi la chute de GV sans qu’elle soit droite, suivant la courbure du mât sous le vent, provoquant un très léger dévers. Il n’est donc pas nécessaire de ‘blinder’ la GV pour fermer la chute, ce qui est le cas avec des voiles gréées sur des mâts raides.
  • Ajustement de la puissance de la GV :
    – Le mollissement des bas-haubans provoque un cintrage en bas du mât, aplatissant le bas de la GV.
    – Plus de tension dans les hauts-haubans accentue le cintrage, aplatissant la GV dans le haut
    – Les haubans gèrent la tension de l’étai
    On peut ainsi adapter la puissance d’une même GV aux conditions météo et au poids de l’équipage.
  • Autorégulation du gréement :
    Avec le vent, le haut de la voile provoque un léger cintrage latéral du mât, tendant la chute. Si le vent monte, le centre de pression recule dans la GV, donc en arrière du mât, le faisant alors cintrer, aplatissant le haut de la voile et ouvrant la chute, sans toucher à l’écoute. Dans une molle, le mât revient à sa position initiale, creusant et fermant le haut de la GV.
  • Ajustement du point d’autorégulation :
    Sur une GV entièrement lattée, l’étarquage du cunningham fait plus facilement cintrer le mât, réduisant alors la tension de la chute nécessaire pour faire ouvrir la GV. Elle ouvrira donc dans des risées plus faibles, et surtout réagira beaucoup plus aux réglages de hale-bas et de cunningham. Ainsi prendre du hale-bas diminuera la tension d’écoute (l’écoute ne joue que sur l’angle d’incidence de la voile), et rendra la régulation plus pointue, mais plus réactive.
  • Egalisation par rapport au poids de l’équipage :
    Sur le premier bateau grée ainsi, le 18 » champion du monde 1990 AAMI I, Julian remarqua qu’en naviguant avec un équipage lourd dans des vents forts, les deux dernières lattes de la GV étaient à contre, alors qu’avec un équipage léger, en prenant du cunningham, une latte de plus était à contre, mais le bateau allait à la même vitesse.
    Il pensa alors que ces gréements étaient l’une des raisons principales pour lesquelles les skiffs, comme le 49er, sont si peu sensibles au poids de l’équipage.Les comportements dynamique et aérodynamique de ces gréements sont profondément différents de ceux de gréements dits normaux. Leurs avantages sont d’être simples, légers, autorégulateurs, très efficaces à la fois dans leurs formes initiales et dans leurs formes ‘ouvertes’, et le point d’autorégulation est ajustable au poids de l’équipage et aux conditions météo. De plus, leur traînée aérodynamique est très faible ; l’emploi de voile à fort rond de chute n’est donc plus pénalisant.
    Finalement, ces gréements ont prouvé d’eux-mêmes qu’ils étaient d’un maniement simple, et capables de performances hors du commun. Les 18 » modernes et le 49er sont des modèles de simplicité. Avant, les concepteurs pensaient que c’était aux équipages de régler leur bateau pour avoir les bonnes formes de voiles suivant le vent et la mer. L’idée d’un gréement dynamique était complètement primaire ! Maintenant, l’idée est passée qu’il est aux concepteurs de concevoir(!) des combinaisons mât-voile-lattes pouvant être utilisées avec n’importe quel poids d’équipage dans n’importe quelles conditions, celui-ci ouvrant automatiquement et efficacement pour accompagner les fluctuations du vent.

49er_oldPendant plusieurs années, les ailes étaient fixées sur le plat-bord du bateau par une charnière, et l’aile sous le vent se repliait, grâce à un élastique. Ensuite, elles furent montées fixes, angulées au-dessus de l’horizontale. Pour les rendre plus praticables, on relia le tube à la coque avec un filet, puis avec un trampoline de catamaran, rendant les manoeuvres plus aisées, les équipiers ne se demandant plus où poser les pieds. Quelques-unes étaient mêmes pleines, au détriment du poids.

La suite du développement se fit par un réel effort en vue de réduire la traînée, tant aérodynamique qu’hydrodynamique. Pour réduire la traînée aérodynamique, les barres de flèche ont été profilées et angulées pour s’aligner avec le vent apparent. Les jointures ailes-coque ont été profilées. Les attaches des ailes, à l’avant de celles-ci, ont été reculées.

La forme des coques changea aussi. Il fut remarqué qu’un changement de quelques mm modifiait sensiblement le comportement de la coque à haute vitesse. Idem pour la longueur et l’angle des entrées d’eau par rapport au comportement dans les vagues. Les appendices furent également l’objet de nombreuses années de recherche.

Ces recherches sur l’amélioration de la traînée, influencées au départ par Julian Bethwaite, introduisirent de profonds remaniements dans l’histoire des 18 ». Bruce Farr domina dans les années 70, avec des bateaux augmentant juste au niveau des gréements. Ian Murray perça avec des bateaux plus petits dans les années 80, introduisant les ailes, puis le reste. Les bateaux devenaient alors de plus en plus toilés, grands, et lourds. Julian Bethwaite commença alors à faire des bateaux plus petits, réduisant la traînée, améliorant les détails, concevant des bateaux plus légers et plus solides.

Jusqu’à présent, il était accepté qu’un bateau assez gros pour faire une vague ne pouvait aller plus vite (sans déjauger) que la vitesse à laquelle il produit une vague de la longueur de sa coque (du fait de l’augmentation de la traînée).
Cette règle n’est plus universelle.
Des mesures de vitesse faites sur un 18 » par 7-8nds de vent ont montré que le bateau marchait à 7-8nds de moyenne. Le fait d’aller aussi vite que le vent est remarquable, mais là n’est pas la question. Le fait marquant est que le bateau évoluait dans ses lignes d’eau (non déjaugé), alors que sa vitesse de carène est de 1.34*root18=5.7nds. Et un 18 » commence à planer à 9nds!!

L’évolution et les progrès des 18 » amenèrent ainsi à un résultat inespéré. Les 18 », avec leur carène ultralégère et tendue ont réussi à éliminer le pic de traînée (apparaissant normalement, sur une courbe de traînée, juste avant le planing), considéré comme inhérent à n’importe quelle coque capable de faire une vague. Et Julian Bethwaite a réussi à transférer ces caractéristiques sur le 49er. L’une des conséquences de ceci est que les skiffs vont très vite dès les petits airs.
Fleet, competing today, 30.07.12, in the Men's Skiff (49er) event in The London 2012 Olympic Sailing Competition.

Concepts

La traînée des différentes parties du 49er (coque, appendices, gréement) est de loin inférieure à celle de n’importe quel autre skiff. Hydrodynamiquement d’une part, grâce au transfert du savoir-faire des 18 », aérodynamiquement d’autre part ; la coque est plus basse et ne possède aucune cloison externe (donc moins de résistance au vent). Les ailes sont plus petites, voire ridicules par rapport au 18 », et sont reliées harmonieusement à la coque, le tout restant profilé. Un point important est que les ailes sont à moins d’un mètre de la surface, là où le vent est le plus lent à cause de la friction avec la surface. De même, la prolongation de la GV au pied de mât améliore le rendement GV-foc et les écoulements au niveau de la bôme. Tout ceci réduit considérablement la traînée. Les ratios du 49er sont impressionnants :

Le poids total d’un 18 » atteint 450kg, dont 230kg d’équipage au rappel à 3.58m du centre du bateau, développant un moment de redressement de 230×3.58=824kg.m-1. La distance entre le centre vélique et le centre de dérive est de 3.65m. son ‘sail carrying power’ est donc de (824/3.65)/450=50.1%
le même calcul pour le 49er (271kg au total, dont 150kg d’équipage) donne un ‘sail carrying power’ de 117kg.m-1, soit 117/271=43%
Ainsi, avec seulement 86% de la puissance d’un 18 », le 49er atteint presque les mêmes performances.

Elaboration des lignes de coque

Le 49er est une évolution des B14 et 18 », avec une courbe de traînée plus faible qu’un 18 » grâce à son meilleur rapport longueur/poids total et à ses entrées d’eau extrêmement fines, qui font planter des pieux à d’autres bateaux au près, mais pas avec le 49er :

Les entrées d’eau en V sont conçues pour que le bateau ne cogne pas, tout en restant stable en direction en évoluant aux alentours des 10nds au près, vitesse gardant le bateau suffisamment déjaugé dans les vagues et les manœuvres. Le clin, sur les sections avant, aide le bateau à déjauger tout en gardant suffisamment de volume devant pour éviter d’enfourner.
Les sections centrales sont une transition entre les sections avant et arrière, gardant un minimum de volume pour éviter que le bateau retombe complètement quand il arrête de planer. La suppression du clin dans ces sections permet de virer de bord sans augmenter sensiblement la traînée.
Les sections arrière sont le fruit de 6 années de développement sur les skiffs. La platitude et la superficie de ces sections permettent au bateau de planer très vite sur ses sections arrière sans augmentation de la traînée, avec la réapparition de clins pour le rendre plus stable en direction. Le bateau reste donc contrôlable, même lorsqu’il plane à plus de 20nds sur ses sections arrière.
Pour une coque qui ne subit pas d’efforts très importants (énorme tension de haubans en particulier), comme sur le 49er, l’emploi de matériaux exotiques (kevlar, carbone) n’est pas nécessaire.
Avec les skiffs, qui peuvent aller très vite et occasionnellement enfourner, voire faire un soleil, les efforts transmis à la coque par le gréement et l’eau ont été calculés afin de construire une coque aussi légère que possible.
Les raisons de l’utilisation de l’époxy et de tissus laminaires sont les suivantes :

  • l’époxy a plus d’élasticité que le polyester. Ceci signifie que sous un effort brutal et violent, là où le polyester va casser, l’époxy va simplement se déformer pour revenir à sa forme initiale après l’effort :
  • Meilleure durée de vie.
  • L’époxy est imperméable. Une cagne dans la coque n’est donc pas synonyme de prise de poids et de fragilité en plus.
  • Les tissus employés, laminaires (tressés), sont stratifiés en les orientant au mieux par rapport aux efforts, ce qui est impossible avec du tissu ‘matt’.
  • L’emploi d’époxy réduit les temps de production.
  • Le 49er possède des renforts en carbone (obligatoirement stratifié avec de la résine époxy) aux endroits appropriés (pied de mât,…).

Le gréement du 49er

Le gréement du 49er est directement issu des gréements de 18 » : Un haut-de-mât en carbone, relativement long, et un bas-de-mât court en alu, avec un premier étage de barres de flèche gréées au capelage pour garder l’étai sous tension quand le mât cintre.
Le hale-bas a pris la forme d’une jambe de force, fixée au-dessus de la bôme, poussant celle-ci vers le bas :

Le hâle-bas à pris la forme d’une jambe de force, fixée au dessus de la bôme, poussant celle-ci vers le bas :

  • Plus sécurisant, car rendant impossible un cintrage négatif du mât sous les efforts du spi, ce qui finit souvent par un démâtage.
  • Plus de place au pied de mât. L’équipier peut alors courir d’une aile à l’autre sans être gêné.
  • Meilleur écoulement de l’air (donc moins de traînée) autour du vit-de-mulet.
    Principes de réglages :
  • La puissance de la GV par rapport aux conditions de la journée est réglée par la tension des bas-haubans et des haubans de tête.
  • La force du vent à laquelle le haut-de-mât va cintrer, ouvrant et aplatissant le haut de la voile est réglé par le cunningham, qui peut être ajusté en route.
  • La force de vent refermant la chute par cintrage latéral du mât est réglée par le hale-bas.

L’utilisation des ces trois réglages permet d’ajuster la puissance de la voile. Les équipages préférant naviguer avec du hale-bas prendront moins de cunningham, et réguleront à la GV. Cette technique donne une meilleure réponse avec moins de tension d’écoute. Les autres prendront moins de hale-bas et réguleront plus à la barre, avec plus de tension d’écoute.

BRITAIN LONDON 2012 OLYMPIC GAMESLes appendices

La dérive et le safran n’ont pas la même forme ni les mêmes sections car ils n’ont pas le même rôle. La dérive inter-agit avec la coque et le safran pour empêcher celui-ci de caviter. Surtout, elle contrebalance la force exercée dans les voiles, et la plupart du temps, elle travaille avec un angle maximum de 2° avec la route du bateau. Le safran, lui, est 95% du temps dans l’axe du bateau, mais peut prendre beaucoup d’angle pendant les manœuvres (virements, empannages), toujours sans décrocher ni caviter. La dérive, bien que relativement courte, est assez longue dans les petits airs, et doit vite être remontée de 5cm dès que les deux équipiers sont tendus au trapèze, et de plus en plus au fur et à mesure que le vent monte.

Les ailes

Les ailes ont une très longue histoire, dont les premières lignes ont été écrites par Richard Court, à Perth, sur son 18 » Parry’s. Les premières n’étaient que de simples tubes, sur lesquels il fallait être habile pour ne pas se casser la g…. ! Puis quelqu’un pensa à les remplir, avec des filets très tendus. Ce fut une mini-révolution dans la conception des ailes, et elles sont maintenant toutes comme ça sur les 18 ».
Pour le 49er, une trentaine d’ailes furent testées (tubulaires, filets, repliables, pleines,…).
Les premières étaient constituées de plusieurs étages de tubes, comme sur le B14. Puis on essaya avec un filet, pour finalement les incorporer à la coque. Ainsi, le cockpit n’est plus seulement entre les deux plat-bords de la coque, mais s’étend d’un bout à l’autre des ailes. On peut alors courir de l’une à l’autre (virements) sans regarder où l’on met les pieds.

Conclusion

On voit donc, au final, que le 49er profite de l’énorme expérience acquise lors des années de conception des 18pieds Australiens, tout en faisant preuve d’innovation et d’adaptation à une taille et un poids plus faible. Cela en fait un bateau certes difficile à maîtriser (c’est un skiff ne l’oublions pas), mais très sain et très vivant.
Après beaucoup de pratique sur ce bateau, j’aurai seulement deux défauts à lui reprocher : la coque, qui n’est pas assez rigide (naviguer sur des 5o5 tout carbone ou en 18pieds nous habitue à des sensations et des performances dues à la raideur pure de la coque), et la géométrie du spi. En effet, la bordure du spi est courte, le bout-dehors aussi, et cela donne au 49er une forte envie d’enfourner…Chose qu’on ne retrouve pas du tout, bien au contraire, sur les 18pieds, qui ont proportionnellement des bout-dehors bien plus longs (mais fixes il est vrai) et des bordures de spi également plus longues. Mais rassurez-vous, ça reste l’un des meilleurs engins sur lequel j’ai navigué.

L'histoire d'un mythe !

02_smlLa légende des 18 pieds comme nous les connaissons commence dans le port de Sydney, le 26 Janvier 1892. Mark Foy, un homme d’affaires qui adore naviguer, pense que la baie de Sydney est l’une des mieux adaptées au nautisme et trouve pourtant que peu s’intéressent à ce sport, contrairement à d’autres.

Il réalise très vite que cet état de fait est dû aux marins eux-mêmes, qui ne font pas grand-chose pour attirer les gens :

  • Les parcours de régates font plus de 12 milles, rendant les bateaux invisibles pendant plus de deux heures.
  • Un système de handicap compliqué détermine le vainqueur longtemps après la course.
  • Rien n’est fait pour capter l’attention des spectateurs quand les bateaux sont sur l’eau.
  • Déterminé à changer cette situation, Mark Foy en discute avec ses proches amis pour prendre des initiatives qui permettront de capter l’attention du public et de populariser la voile sportive. Il en sort trois grands principes :
  • Les régates devront être plus spectaculaires et plus courtes.
  • Les bateaux devront être mieux identifiables, par des couleurs et des symboles plutôt que par un numéro de voile.
  • Le premier à passer la ligne sera le vainqueur !

Le principal problème de cette refonte est alors le support, autrement dit un bateau rapide. Foy conçoit alors le premier 18footer (5.4m), plus léger, large de 2.4m, avec 14 équipiers (comparé aux précédents équipages de 25 équipiers), et avec une surface de voilure lui permettant de planer plus tôt.
L’idée d’avoir des voiles différentes et originales pour chaque bateau dut être abandonnée pour une question de coût. L’alternative fut alors de mettre dans chaque grand-voile un emblème permettant de reconnaître le bateau. Cette tradition a encore cours aujourd’hui même si l’emblème en question est maintenant le visuel d’un sponsor.
Foy propose alors son nouveau concept à l’occasion de l’Anniversary Regatta Comitee de 1892, comité qui rejette son concept car « il ne respecte pas la dignité des anciennes régates de l’hémisphère Sud »…
Mark Foy, furieux, annonce : « Nous courrons nos propres régates de l’Anniversary Day. Je payerai pour, et je donnerai au public ce qu’il attend ! ».
08_smlA grand renfort de publicité, la première régate de 18footer est une énorme réussite ! Le port de Sydney a du mal à accueillir tous les spectateurs (!!), qui viennent de loin, créant un événement sans précédent dans la baie de Sydney. La plupart des spectateurs ne connaissent pas forcément ce sport, mais sont venus voir le spectacle, encouragés par les promesses de Foy.
Un parcours triangle de 3 milles est alors mouillé, et on organise un départ « étagé » (les plus rapides partent après les plus lents) pour une course en temps réel. Au départ, il y a moins de trois minutes d’écart entre tous les bateaux. A l’arrivée, plus d’une douzaine se battent bôme dans bôme pour la victoire !

C’est un réel succès pour le public, qui apprécie ces régates courtes, en temps réel, et sur des bateaux spectaculaires et très bien identifiés, hauts en couleur.

L’ère des « gros bateaux « , de 22-24 pieds avec entre 18 et 25 équipiers. Ces bateaux avaient des espars et des appendices très lourds

03_smlLe 18 pieds, avec une largeur de 8 pieds, est conduit par un équipage réduit à 10 ou 15 personnes, mais avec toujours autant de surface de voile. Pour les spectateurs ils n’étaient pas très différents, mais avaient l’avantage d’être nettement moins chers à fabriquer.

La classe 18 pieds prend toute sa maturité lors des saisons de 1912-1913, avec le premier championnat officiel, en baie de Sydney.
L’un des bateaux les plus connus à l’époque des « gros bateaux » était le BRITANNIA, construit par son propriétaire et skipper, Georgie Robinson, en 1919, et qui courut pendant plus de 20 ans.
A partir de 1930, la flotte commence à diminuer à cause de la difficulté à trouver des équipiers, et des coûts de fabrication en hausse, qui empêchent certains équipages de reconstruire un bateau neuf.

04_smlDes expérimentations radicales vont alors commencer, quand certains designers/architectes appliquent les lois de l’aérodynamique et de l’hydrodynamique aux coques et gréements des 18 pieds. En 1932, un nouveau 18 pieds voit le jour, moins large que les autres (7 pieds). ABERDARE, qui appartient à Frederick Hart, est surnommé « miracle boat ». Hart dessine les plans, à Brisbane, et le fait construire par H.P. Avec un équipage de 7-8personnes (beaucoup moins que les 18 pieds conventionnels de l’époque).

Sa surface de voile était vraiment énorme. Ce bateau atteint une vitesse de 26 nds au Championnat Australien de Sydney en 1934 !! Skippé par Vic Vaughan, ABERDARE a gagné quatre fois consécutives le Championnat Australien, et à son retrait, il avait remporté 23 victoires sur 31 départs…
Le succès de ce nouveau concept marqua la fin des « gros bateaux ». Mais le club de Sydney (Sydney Flying Squadron) refusa de jauger ces bateaux. Un groupe de navigateurs, voulant faire naviguer et voir ces nouveaux bateaux, forma alors son propre club.
Cela conduisit à la formation du N.S.W en Janvier 1935. Aujourd’hui plus connu sous le nom de … 18 footer Sailing League (la ligue Australienne de 18pieds). Six nouveaux 18 pieds de 7ft de large disputèrent la saison 1935-36. Lors de la saison 1938-39, ils étaient 21 !
Lors de ces courses, il y avait en permanence 7 ferries pour suivre les régates avec des spectateurs. Chaque ferry avait son propre commentateur, et son propre routeur à terre pour dire au capitaine où aller pour suivre la course à l’endroit le plus spectaculaire.
Cette période est très bien résumée par les commentaires du président de la ligue au début de la saison 1938-39 :
« Il ne fait aucun doute que les nouveaux 18pieds répondent aux attentes du public australien. Les budgets des sponsors ne cessent d’augmenter chaque année. Il y a deux ans nous étions à 150 000 mark, et nous sommes presque à 200 000mark cette année. »
Le succès du club n’est pas démenti, et continue encore aujourd’hui, puisque c’est le principal promoteur de la classe 18 pieds dans le monde.

01_smlEn 1938, Mr James J. Giltinan (Secrétaire du NSW 18footer Sailing League) organise un championnat du monde, « open » (ouvert à tous), dans la baie de Sydney, lors du 150 ème anniversaire de Sydney.
Des annonces et publicités sont publiées dans les journaux à travers le monde, et des réponses viennent des USA, Angleterre, Hong Kong, et de Nouvelle-Zélande. Malheureusement, en raison des tensions en Europe (nous sommes à l’approche de la Deuxième Guerre Mondiale), seule la Nouvelle-Zélande viendra.
Le premier Mondial 18 pieds est quand même une grande réussite, et fait la une du journal « Sydney Morning Herald » le lendemain des premières régates.

« The crowd at Circular Quay (ferry wharf) was so large that extra steamer accomodation had to be provided at the last moment, while craft of almost every conceivable description were in attendance. The foreshores were thronged with spectators ».
Quand la Deuxième Guerre Mondiale éclate, les autorités décident de stopper les courses dans la baie de Sydney. Elles continueront ainsi sur la rivière, à l’ouest de Sydney, jusqu’en 1946.

10_smlAprès la guerre, de nouveaux concepts de 18 pieds apparaissent, visant à réduire encore la largeur (à 6ft) et le nombre d’équipiers. Les 18 pieds de 7ft de large continueront quand même à régater pendant encore 5 ans.

Depuis, de nouvelles techniques sont apparues, surtout en terme d’aérodynamique et d’hydrodynamique, amenant à des formes de coque de plus en plus planantes. Toujours avant-gardistes, les médias ne cesseront pas de s’intéresser à cette série, offrant ainsi un large espace aux sponsors. Des architectes comme Julian Bethwaite et Ian Murray, ainsi que les nouveaux matériaux (carbone, kevlar, aramide, etc…), amènent les 18 pieds à ce que nous connaissons maintenant.

« Aujourd’hui si j’étais jeune, je naviguerais sur des skiffs, bien entendu » Russell Couts lors d’une conférence de presse, été 2004.

alternative_01Cela aurait pu être une régate anodine comme il y en a tous les week-ends dans les clubs de voile de l’Hexagone. Pourtant, les 11 et 12 Septembre 2004, ce sont près de 25 skiffs et nouveaux dériveurs qui se sont réunis dans une ambiance conviviale et sportive hors norme au Yacht Club de Carnac malgré des conditions météorologiques difficiles. Pour la première fois sans doute depuis que ces bateaux sont arrivés en France, voilà une petite dizaine d’années, l’espoir de voir cette nouvelle approche de la voile légère se développer en parallèle des séries traditionnelles (420, 470, Fireball, 505…) remplace le pessimisme ambiant qui prévalait jusqu’alors. En ce week-end de Septembre à Carnac, il y avait dans les esprits, la conscience qu’un acte fondateur se déroulait, que l’alternative et la révolution skiff étaient en marche.

alternative_00Explications : au début des années 90, la voile légère mondiale a été balayée par un vent de nouveauté avec l’arrivée de nouveaux dériveurs inspirés des fameux 14 Pieds Anglais et 18 Pieds Australiens : carènes planantes, échelles de rappel et spi asymétrique devinrent le standard dans le monde anglo-saxon : les Laser 4000 et 5000, les ISO, Buzz, 49er, 29er et autres RS 400, 600, 700 et 800, pour ne citer que les plus connus, emportèrent l’adhésion sur tous les plans d’eau d’Europe et du monde, sauf, étrangement, en France, sans que personne ne s’interroge véritablement sur cette exception culturelle française. Non pas que les journalistes de la presse spécialisée et les quelques passionnés pionniers n’aient loué les qualités de ces bateaux et l’immense plaisir qu’ils procurent mais, ils restèrent peu développés et les régates organisées pendant ces années de plomb ne rassemblaient que ces quelques passionnés pionniers. La presse francophone spécialisée leur donna l’appellation d’origine non contrôlée de « Nouveaux Dériveurs » alors que celle de skiff eut été sans doute plus appropriée. Ces bateaux s’inspirent en effet des skiffs dont les plus connus, le 14 et le 18 Pieds, sont parmi les plus vieilles séries de la voile légère. Pour la nouveauté, on repassera ! La sphère francophone, pour reprendre une expression de Daniel Charles, qui avait été dominante dans la voile légère des années 60 et 70, restait donc mystérieusement à l’écart de ce vaste mouvement de renouveau.

alternative-3Certes, le poids des structures et des filières fédérales françaises qui orientent, formatent voire conditionnent les régatiers depuis l’Optimist jusqu’au 470 en passant par le 420 freinèrent le développement de ces bateaux, et particulièrement celui d’un 29er qui devient pourtant de par le reste du monde le support jeune en lieu et place de l’antique 420. Certes, les idées reçues sur l’instabilité et la technicité exigée par ces bateaux ne contribuèrent pas non plus à mobiliser des régatiers en voile légère, souvent conservateurs ou tout du moins attentistes : combien de fois avons-nous entendu de la part des régatiers en 420, 470, 505 et Fireball, qu’ils nous rejoindraient sûrement quand ces bateaux seraient plus nombreux en France ? Une histoire de serpent qui se mord la queue… Cette mentalité conservatrice se retrouve jusque dans le comportement de certains clubs, heureusement minoritaires, à l’égard des pratiquants de skiff : comment ne pas être en effet révolté quand un club de voile de la région parisienne connu pour ses « Vauriens » refuse l’accès sur son plan d’eau à un propriétaire de 14 Pieds International, ceci sans justification.

Le prix de nos bateaux est aussi un argument mis en avant par les réfractaires à cette nouvelle forme de voile. Argumentation qui ne tient pas, n’en déplaise à certains. Un Laser 4000 neuf vaut moins cher qu’un 470 ; un 29er ou un 49er neuf moins que leurs équivalents (420 et 505) neufs. Si les occasions sont encore rares en France, le voyage en Angleterre pour trouver des bateaux a été effectué par nombre d’entre nous et a prouvé son bien-fondé : il est possible de naviguer sur un 14 Pieds international performant pour 6000 Euros, sur un Laser 4000 ou un ISO pour 3000 euros. De même, les écoles de voile se sont souvent dotées de ce type de bateaux pour faire découvrir à leurs stagiaires « l’insoutenable légèreté du skiff » à moindre coût. Certains enseignants ont même développé une nouvelle approche pédagogique spécialement adaptée à ce type de bateau, expliquant la faiblesse du développement de ces dériveurs par l’inadaptation des techniques traditionnelles d’enseignement à la spécificité de la navigation sur skiff.

alternative-2Si l’accès au statut olympique du 49er a été un formidable éclairage pour les skiffs en France, il a conforté certains dans l’idée que ce genre de bateaux n’était par pour eux car trop technique et réservé à quelques athlètes ayant si possible du sang anglais ou australien dans les veines et des gènes d’équilibriste ou de danseur étoile. Non, bien sûr, il ne faut pas faire de prosélytisme idiot : le 49er ou le 18 Pieds restent destinés à des régatiers ayant déjà une très bonne expérience de la voile légère.

Mais c’est oublier les autres séries (Laser 4000, 29er, Buzz, ISO, RS 200, 400, 800) qui rendent le skiff accessible et les joies du planing abordables par des équipages peu expérimentés. Le Yacht Club de Carnac, pionnier en la matière et organisateur d’une manche du championnat du monde de 18 Pieds Australiens, a même mis en place pour le grand public des baptêmes sur le roi des skiffs afin de tordre le cou à quelques idées reçues. Les initiatives existent mais la pratique du skiff reste trop limitée… Les causes de ce faible développement sont donc à chercher autre part…
Le paradoxe d’une France de la voile légère qui reste fermée sur elle-même, le regard tourné sur des dériveurs sentant bon la France gaullienne, les années 60 et la consommation de masse, nostalgique du 420 et du 470 de papa ou du Fireball construit dans le garage par des soixante-huitards dissertant sur les errements d’une époque qu’ils ont l’illusion d’avoir changée, ne serait complet, si le skiff n’était quand même pour cette France de la voile légère « un obscur objet du désir ». Ces bateaux intriguent, attirent et ne laissent surtout pas indifférent mais encore peu de personnes, parmi toutes celles que nous rencontrons sur les parkings et dans les clubs, franchissent le cap.

alternative-5Si aujourd’hui nos jeunes régatiers naviguent en 420, ils pensent et rêvent 29er et skiffs. Les plus âgés ou les moins jeunes, c’est selon, sortis des carcans fédéraux et des chimères olympiques, naviguent majoritairement en habitable mais aimeraient bien retrouver les plaisirs de la voile légère en dehors des structures et de leur logique de masse, celle qui consiste à faire croire à n’importe quel jeune régatier qu’il pourra être champion olympique à condition de rester dans les filières spécialement mises en place par l’honorable institution et qui s’appellent 420, 470, Optimist, Europe, Laser… Ne s’est-on jamais interrogé sur l’écrasante domination anglaise en matière de voile légère ces dernières années ? Non, sans doute pas, mais un esprit indépendant qui le ferait serait sans doute surpris de constater que, pour un jeune régatier anglais, la diversité des dériveurs sur lequel il passe dans sa vie, loin de conduire à une lassitude, favorise au contraire le plaisir et l’envie d’être performant au plus haut niveau sans que l’institution fédérale ne soit ni première, ni avilissante, et encore moins écoeurante. La voile légère restera pour lui une évidence là où chez nous le quillard constitue une fin en soi. Encore qu’il faille nuancer ce propos puisque la France connaît actuellement un véritable engouement pour les Sports Boats (Melges 24, Open 5.7, 7.5, Laser SB 3…), reléguant au rang de pièce de musée les Class 8 et autres J 24. La voile légère française reste donc à l’écart de la modernité, contrairement à la voile habitable.

A l’heure où fleurissent les thèmes du déclin et du blocage de la société française, comment ne pas faire le parallèle avec les pratiques de la voile légère… Dis-moi sur quel dériveur tu navigues, je te dirai dans quelle société tu vis. Et qui sont-ils ces responsables fédéraux, ces responsables de ligues, ces entraîneurs, pour nous faire croire que des bateaux conçus il y a 50 ans correspondent aux attentes des régatiers d’aujourd’hui, à l’esprit et aux valeurs du temps, à ce qu’est fondamentalement la pratique de la voile ? Dans quelle autre discipline sportive en arrive-t-on à nier à ce point toute idée de progrès et de performance ? N’est-ce pourtant pas la logique à l’œuvre en faisant naviguer des régatiers sur un 420 plutôt que sur un 29er ?
La pratique du skiff par sa dimension minoritaire apparaît donc aujourd’hui dans le paysage de la voile légère française comme une véritable contre-culture avec ses valeurs, ses références et son histoire.

Réunis pour la majorité de ses pratiquants autour du site Internet https://www.breizhskiff.com, la tribu des « skiffeurs » entend montrer et démontrer que cette forme de voile incarne aujourd’hui une certaine forme de modernité. Référence théorique de beaucoup d’entres nous, Franck Bethwaite écrivait dans une célèbre revue australienne dès la fin des années 70 un texte qui fait date, intitulé «This must be the future ». Dans cet article, qui préfigure la bible qu’est « High Performance Sailing », il développe l’idée que le skiff est sans doute la forme de voile légère la plus innovante et qu’il en est l’avenir. Pour certains, le nom « 49er » de l’unique et fameux skiff olympique (dessiné par le Julian Bethwaite, le fils de Franck) renvoie à une célèbre équipe de football américain, d’autres moins nombreux y voient une référence à l’histoire américaine, à ces pionniers qui en 1849 participèrent à la ruée vers l’or avec la certitude de trouver dans les vastes terres de l’ouest américain, la promesse d’une nouvelle société à construire.

Naviguer en skiff aujourd’hui, c’est d’une certaine manière participer à une révolution culturelle dans la voile légère, celle qui permet au bateaux de planer rapidement, celle qui démontre que les bords de portant en régate peuvent être aussi tactiques que des bords de près, que la ligne droite entre une bouée au vent et une bouée sous le vent n’est plus forcément une évidence ; c’est repousser les frontières traditionnelles pour découvrir de nouveaux espaces et de nouvelles dimensions dans la pratique de la voile. C’est aussi rendre accessible la voile au plus grand nombre par son côté spectaculaire. Comment ne pas remarquer en effet que dans les règles constitutives de la classe des 18 Pieds Australiens figure en préambule la notion de spectacle ? Naviguer sur un skiff, c’est enfin mettre le plaisir de la simplicité au premier plan : légers et faciles à mettre en œuvre, ces dériveurs vont vite et glissent en réduisant au maximum les contraintes. Ils rompent avec l’idée masochiste qui consiste à faire croire que l’on ne peut prendre du plaisir en voile qu’à la condition de triturer des dizaines de bouts et autant de réglages pour gagner un quart de dixième de nœud.

Naviguer sur un skiff, c’est sans doute se recentrer sur l’essence même du désir voile : le plaisir, la glisse, la pureté des sensations et l’émotion, sentiments devenus si ténus et rares de nos jours que certains en ont oublié le caractère fondamental. Jouissez sans entrave, faites du skiff et rejoignez ceux qui aujourd’hui contribuent au développement d’une conception moderne de la voile légère.

Par Nicolas Genette

Je vais essayer de répondre à une question simple : qu’est-ce que la navigation sur un skiff a de particulier ?

Tout d’abord, je voudrais clarifier les choses à propos des skiffs. OUI ces bateaux sont fantastiques, NON ces bateaux ne sont pas réservés à une espèce mutante de kangourous ! De la même façon qu’il existe des 420 et des 5o5, il existe des RS Feva et des 18pieds. Autrement dit, les skiffs ne sont que des dériveurs et il y en a pour tous les niveaux et tous les types d’utilisation.

Je voudrais également revenir sur une chose : au début des années 90 la presse spécialisée n’a pas compris le phénomène des Nouveaux Dériveurs en effrayant tout le monde avec des mots comme « élitiste », « équilibriste », « extrême », « casse-gueule », « débutants s’abstenir », « réservé à quelques funambules », etc. Les médias ont ainsi attiré les regards sur ces bateaux mais en disant implicitement à tout le monde « ce n’est pas pour vous ! « . Cette grave erreur a coûté cher à tous les constructeurs et revendeurs en France et par la même occasion aux pratiquants. Bien sûr il existe des skiffs à ne pas mettre entre toutes les mains et qui exigent un entraînement régulier ; mais d’autres sont accessibles à tous ! Il faudrait donc voir à ne pas généraliser.

De plus, sur presque toutes les photos que l’on montre dans les revues, on voit deux personnes complètement à l’arrière, sous spi, bateau cabré, avec un sillage de fou. Sans vouloir casser le mythe, ce n’est souvent que le sillage du zodiac du photographe, et le bateau en question est souvent sous spi … au près ! Sûrement plus démonstratif ! Quant à être cabré à en voir la dérive, si vous voulez arrêter le bateau, ne faites pas autrement ! Alors une fois pour toutes, arrêtons les bêtises, et soyons sérieux… Car quoi qu’il arrive, au niveau technologie, performance, sensations, spectacle, une chose est sûre : le skiff, c’est l’avenir ! Alors autant s’y mettre maintenant !

Définition du « skiff »

18pieds Australien

Jusqu’à présent, il était accepté qu’un bateau assez gros pour faire une vague ne pouvait aller plus vite, sans déjauger, que la vitesse à laquelle il produit une vague de la longueur de sa coque (du fait de l’augmentation de la traînée).

Cette règle n’est plus universelle.
Des mesures de vitesse faites sur un 18 » par 7-8nds de vent ont montré que le bateau marchait à 7-8nds de moyenne. Le fait d’aller aussi vite que le vent est remarquable, mais là n’est pas la question. Le fait marquant est que le bateau évoluait dans ses lignes d’eau (non déjaugé), alors que sa vitesse de carène est de 1.34 x root18=5.7nds. Et un 18 » commence à planer à 9nds!! L’évolution et les progrès des 18 » amenèrent ainsi à un résultat inespéré : les 18 », avec leur carène ultra-légère et tendue, ont réussi à éliminer le pic de traînée (apparaissant normalement, sur une courbe de traînée, juste avant le planing), considéré comme inhérent à n’importe quelle coque capable de faire une vague. Le 18″ fut donc le premier skiff.

En fait le principe est relativement simple : il faut gagner de la puissance, donc de la surface de voile, sans prendre de poids ou rallonger la longueur à la flottaison. La solution est elle aussi simple et connue, il suffit d’écarter le poids des équipiers. Leur moment de force est alors plus important (leur couple de rappel), on peut donc mettre d’autant plus de toile, en rajoutant juste le poids de quelques tubes et d’un mât un peu plus gros. Pas grand-chose face aux quelques tonnes de plomb qu’il faudrait ajouter sous la quille d’un habitable ! Cela permet alors de dessiner des carènes beaucoup plus tendues et planantes, puisque le gréement est plus puissant.

Cela a bien évidemment un inconvénient, et pas des moindres : la stabilité ! Ou plutôt, l’instabilité! Car le poids n’est pas au centre du bateau comme sur un quillard, mais le plus à l’extérieur possible. Mécaniquement, aucun problème, puisque le poids est équilibré par la force du vent dans les voiles. Mais plus les poids sont écartés, plus les variations du vent seront sensibles !

Autre phénomène, ce gain de puissance, surtout en terme de rapport poids/puissance, permet d’atteindre des vitesses beaucoup plus élevées, et surtout d’être au planing beaucoup plus tôt. Les formes de carènes ont donc évolué dans ce sens, avec des entrées d’eau très fines, des sections centrales relativement rondes pour les manœuvres, et des sections arrière très plates pour le planing. Si de telles carènes améliorent nettement les performances, elles ne rendent pas les bateaux plus stables !
De plus, les entrées d’eau très fines rendent le bateau performant au près, mais sont sujettes à enfournement au portant. Les spis ont donc eux aussi évolué avec des tangons de plus en plus longs et une répartition des volumes qui soulage l’étrave. La globalité du bateau est donc extrêmement bien étudiée, mais sa bonne marche demande un temps d’adaptation et une nouvelle façon de naviguer pour nombre d’entre nous.

Plus couramment, on appelle « Nouveaux Dériveurs » les dériveurs à spi asymétrique gréé sur un bout-dehors, généralement dotés d’ailes plus ou moins larges. Ils sont donc plus toilés que les dériveurs traditionnels.
L’appellation « Nouveaux Dériveurs » étant déjà vieille (les années 90), et ceux-ci étant les dériveurs traditionnels de demain, on généralise maintenant pour tous les appeler des « skiffs ». Qui plus est, cette expression « Nouveaux Dériveurs » est une invention de la presse, expression qui a jeté des doutes sur ces bateaux, nouveaux à l’époque, et qui faisaient peur. Les mots sont symboliques et le symbole réel.

Rassurez-vous, la plupart des skiffs courants, comme les Laser 4000, ISO, Buzz, etc. ne sont pas aussi extrêmes que les 18pieds, et sont parfaitement accessibles, tout en répondant à peu près aux mêmes attentes.
Le plus dur reste ensuite de savoir très honnêtement où vous en êtes dans la pratique du dériveur, et surtout quels sont votre motivation et vos objectifs. Car entre régater, s’entraîner régulièrement avec un équipier fixe, et s’amuser de temps en temps avec ses enfants, ce n’est pas le même programme, donc pas le même bateau qu’il vous faudra !

Voici un tableau vous permettant un peu mieux de vous y retrouver dans ces bateaux :

Quel skiff pour qui ?

Je considère comme débutants ceux qui ont une faible expérience du dériveur et aucune expérience en skiff, comme intermédiaires ceux qui ont une faible expérience en skiff, mais une bonne pratique de la voile, en habitable ou en dériveur. Enfin, en tant qu’expérimentés, ceux qui s’entraînent régulièrement en skiff. Pour les autres, qu’ils fassent ce qu’ils veulent…
En gros, dans la partie rouge de la bande, vous aurez un peu de mal, dans la partie blanche, vous songerez à changer de bateau. Bien sûr, cela est aussi très sensible à votre propre motivation.

Je vais maintenant essayer de vous éclairer au mieux sur certaines règles, qui vous faciliteront la pratique du skiff.

Equilibre de l’équipage

Comme je l’ai dit plus haut, plus l’équipage est à l’extérieur du bateau, plus l’équilibre du bateau sera sensible aux variations du vent.

Il en ressort un constat très clair : il faut tout le temps penser à l’équilibre ! Dès lors que la voile est hissée, même à terre, encore plus à la mise à l’eau, « équilibre » doit être votre maître mot. Et ce n’est pas peu dire, car les voiles lattées, souvent avec un fort rond de chute, amplifient les variations du vent. En effet, avec autant de toile en tête de mât, la moindre risée se répercute plus sensiblement sur l’assiette. Il faut donc plus réguler à la grand-voile, puisque le bateau est plus sensible. Le barreur n’ayant qu’une main de libre, c’est le plus souvent l’équipier qui aura en charge l’écoute de grand-voile. On voit également disparaître les taquets d’écoute de GV, car la GV au taquet est synonyme de dessalage.
De même, la façon de barrer varie, puisque le barreur régule aussi de son côté les petites molles et risées, l’équipier suivant à la GV quand cela est nécessaire. Il faut donc bien se connaître entre barreur et équipier.

Bien évidemment, tant que le vent ne permet pas d’être au rappel maximum (horizontalement au trapèze et dans les sangles), la grand-voile doit rester bordée, et c’est à l’équipier de gérer l’équilibre. C’est cette phase qui est la plus physique, puisque vous devez bouger pour suivre les variations du vent, au lieu de réguler à la GV. Attention les cuisses et les genoux…

De même, du fait de son éloignement du centre de dérive (autour duquel tourne le bateau), l’équipage sera d’autant plus sensible aux coups de barre. Attention donc si vous barrez, surtout dans les manœuvres, car vous aurez vite fait d’éjecter vos équipiers ,-)

Equilibre vélique

29er

Les principes suivants sont connus depuis des lustres, mais rarement mis en pratique. Ils vous éviteront pourtant de passer à l’eau dans bien des cas, et surtout de passer vos manœuvres sans problème, même dans du vent.

Dans le principe, un bateau possède deux centres d’équilibre : le centre de dérive, qui correspond à un point d’équilibre entre safran, dérive et carène, autour duquel le bateau tourne dans ses manœuvres, et le centre vélique, point d’équilibre entre la GV et les voiles d’avant (foc et/ou spi).

  • Le centre de dérive varie de deux façons : en relevant de la dérive, on recule le centre de dérive (la surface de la dérive devient moins importante par rapport à celle du safran), et au planning, quand les entrées d’eau du bateau ne sont plus dans l’eau, le centre de dérive a également tendance à reculer.
  • Le centre vélique, lui, varie à volonté. En effet il suffit de lâcher un peu de GV pour le faire avancer et rendre le bateau mou, ou au contraire lâcher du foc pour rendre le bateau ardent (il aura tendance à lofer tout seul).

Il y a également une autre façon de faire varier le centre vélique, non pas longitudinalement, mais latéralement : la gîte ! En effet, si votre bateau gîte et que vous êtes au près, le centre vélique, alors sous le vent du centre de dérive, aura tendance à faire abattre le bateau.

De ces principes découle toute une nouvelle façon de naviguer ! Si vous pouvez le faire, et le faites déjà sans doute dans une certaine mesure, sur un skiff, cela devient primordial, car tout est plus sensible et va plus vite.

Par exemple, vous faites un départ de plage vent de travers, avec des obstacles très proches de chaque côté du bateau. Comment faire ? Si vous extrapolez les principes ci-dessus : rien de plus simple ! Maintenez le bateau bout au vent, le barreur monte pour mettre son safran et la dérive, le bateau est alors prêt à partir. Il suffit à l’équipier de monter en poussant légèrement l’étrave sous le vent, de border le foc, de faire contre-gîter le bateau dès qu’il est à plus de 90° du vent, avec la grand-voile totalement lâchée, et le bateau va tourner quasiment sur place. Attention à rétablir avant l’empannage !

De même, dans toutes vos manœuvres, pensez-y. Que ce soit un peu de foc en sortie de virement, le spi un poil bridé en sortie d’empannage, ces notions sont très importantes pour exécuter plus rapidement vos manœuvres, et surtout tout cela nécessitera moins d’angle de barre, ce qui vous permettra de garder plus de vitesse (on y reviendra plus tard).

Equilibre du bateau

29er

Equilibre latéral

Les formes de carène de ces bateaux, faites pour planer, rendent leur surface mouillée dissymétrique à la gîte. Il faut donc les garder absolument à plat, surtout au près, d’où l’importance de bien réguler à la barre et à la GV.
L’équilibre dynamique est également très important pour gagner en cap et en vitesse. Si l’assiette du bateau varie sans cesse, vous ne pourrez pas faire un cap correct. Je ne sais pas exactement pourquoi, sans doute les variations de la surface mouillée et les coups de frein de la dérive en latéral, mais par expérience cela est réellement l’un des facteurs primordiaux pour bien marcher au près : naviguez à plat, et restez-y !

Equilibre longitudinal

On a tous vu ces photos exubérantes, barreur et équipier au taquet dans les footstraps à l’arrière, avec l’étrave dressée vers le ciel. Tout ça le plus souvent dans force 2 ! Je n’aurai qu’un seul conseil : oubliez très vite ces photos !

Si vous avez tout lu (quel courage !), vous avez compris que les sections arrière de ces bateaux sont très plates, de façon à planer très tôt, offrant alors très peu de résistance. Mais c’est également un problème, car le bateau a alors tendance à traîner beaucoup d’eau (ces remous qui ont tendance à remonter dans le bateau à l’arrière) dès qu’il n’est plus au planing.

Dans les petits airs, il faut donc impérativement avancer jusqu’à avoir un sillage bien plat derrière le bateau, au près comme au portant.
Au planing, il ne faut pas non plus foncer derrière. Il faut toujours le garder limite basculé sur ses sections centrales. Au trapèze, faites le test d’avancer et de reculer le long de l’échelle (ou du liston), vous sentirez un endroit où le bateau est en équilibre longitudinal, et où il va plus vite. Ensuite, dans les vagues, à vous d’avancer et de reculer pour le faire partir et rester au planing plus tôt et plus longtemps. En 49er, dans les tout petits airs, il m’est souvent arrivé de me retrouver allongé sur la baille à spi pour lui faire lever le c.. ! Alors laissez vos préjugés et autres habitudes à terre, et n’hésitez pas à tester même si ça paraît aberrant.

Tous debout !

18 pieds australien

Vous aurez compris au travers de ces quelques lignes que les skiffs demandent de bonnes notions d’équilibre, et une réactivité importante.
Si vous analysez un peu, cela veut dire que vous devez être capable de vous déplacer rapidement dans le bateau (sous le vent, au milieu, au vent) et surtout, immédiatement, sans temps d’attente. La conclusion est donc évidente, il faut naviguer debout !

Imaginez qu’une risée arrive, le bateau commence tout juste à vouloir gîter. Notre homosapiens debout bouge un pied au vent, et la risée passe. Notre marin préféré, assis lui, se lève et …ah non, c’est trop tard il est à l’eau ,-)

Même si cela peut paraître déroutant et contre toute habitude, je vous promets qu’après, vous n’aurez plus jamais envie de vous asseoir dans un bateau, tellement on gère beaucoup mieux l’équilibre ! On a également plus de sensations par les pieds ; en gros on est en osmose avec le bateau !

Bien sûr, cela ne veut pas dire qu’au près dans les petits airs, on reste debout. Mais dans toutes les phases de transition, il faut impérativement rester debout. De même, dans les virements et empannages, vous allez debout sur l’échelle et sortez en vous accrochant au trapèze et vous rentrez du trapèze en vous mettant debout et non en vous asseyant. C’est un coup à prendre, mais il suffit de se lever avec la poignée, et votre boucle de trapèze qui lâche alors toute seule, vous laisse libre de courir de l’autre coté : pas de perte de temps ! Et au final, quel plaisir de se lever, de courir de l’autre coté, et de se jeter dehors, le tout le temps de compter 1 … 2 !

Les manœuvres

Encore un petit mot sur les manœuvres : tout doit aller beaucoup plus vite que sur les dériveurs traditionnels.

  • D’une part, la seule stabilité de ces bateaux vient de leur vitesse ; l’écoulement hydrodynamique de l’eau sur la carène et surtout sur la dérive lui assurant de l’appui. Il ne faut donc pas perdre cette vitesse, sinon vous perdez autant de stabilité.
  • D’autre part, ces bateaux évoluent plus vite que les autres. Quand ils ne sont plus en écoulement laminaire, donc lors des manœuvres, les gréements produisent plus de traînée que les gréements traditionnels. Ils freinent donc plus le bateau. Vous engagez donc les manœuvres plus vite, mais perdez plus de vitesse lors de la manœuvre. Qui plus est, si vous perdez de la vitesse, le gréement risque fort de vous faire croche-pied en sortie de manœuvre quand il va retrouver du vent.

L’exemple le plus flagrant est en sortie d’empannage : vous allez très vite sous spi, souvent plus vite que le vent. Votre vent relatif refuse donc, et vous êtes plus abattu (parfois même à plus de 180° du vent réel !!). Vous décidez d’empanner, lancez la manœuvre, et perdez beaucoup de vitesse. Vous vous retrouvez sans vitesse en sortie d’empannage, et votre vent relatif, lui, aura donc adonné. Résultat : vous êtes quasiment travers au vent, sans vitesse, et sous spi !! Comptez jusqu’à deux, vous êtes dans l’eau ! La solution consiste donc d’une part à aller très vite dans les manœuvres (d’où l’intérêt d’être debout), mais surtout à ne pas perdre de vitesse, quitte à bien arrondir votre empannage, comme en planche à voile : il faut garder le maximum de vitesse, elle seule vous sauvera ! A la barre, comme le bateau perd de la vitesse en sortie de manœuvre, n’hésitez pas à commencer doucement, puis à augmenter l’angle de barre au fur et à mesure de la manœuvre. Cela demande une certaine maîtrise, mais devient finalement automatique.

Enfin, petit détail concernant la mise à l’eau. Ces bateaux, encore une fois, n’ont pas d’équilibre sans vitesse. Encore moins à la mise à l’eau quand il n’y a ni dérive ni safran. Si vous tenez votre skiff par l’avant, comme on fait avec un 420 par exemple, votre skiff ne va pas rester debout longtemps. Il faut toujours avoir une main sur l’aile pour gérer l’assiette du bateau. Attention aussi à ne pas trop reculer, gardez donc une main vers l’avant pour pouvoir orienter l’étrave dans le vent. De cette façon, vous garderez le bateau très légèrement sous le vent, et vous le tenez équilibré en appuyant légèrement sur l’aile. Pas facile les premières fois, ça viendra avec l’habitude. N’hésitez pas à le tenir à deux en demandant à quelqu’un d’autre de remonter votre mise à l’eau les premières fois.

Voilà, j’espère que vous avez pu suivre le fil de cet article et qu’il vous apportera quelques réponses pour mieux profiter de votre skiff. Il vous faudra sûrement changer quelques-unes de vos habitudes, mais vous ne le regretterez pas ,-). Gardez toutefois à l’esprit que seule la pratique vous fera progresser. Il ne tient qu’à vous, suivant votre motivation, de réussir à naviguer sur des engins extraordinaires comme le 49er ou le 18pieds australien, ou d’autres plus accessibles, et de connaître des sensations que vous ne retrouverez nulle part en voile : vitesse, accélérations, glisse, finesse, puissance, surf, tout ça en même temps !

Ecrit par Gyutoon

logo-wanaboat-2De nombreux skiffs ont étés vendus grâce à des contacts via Breizhskiff.com. Certains conseils nous semblent indispensables pour    qu’une vente se déroule pour le mieux.

 

Préparer la vente :

Un bateau bien entretenu se vend beaucoup mieux qu’un bateau sale et négligé. Si cela n’a pas été fait tout au long de la vie du bateau, une cure de jouvence peut s’imposer. Il est nécessaire de changer les bouts usés, l’accastillage fatigué. Des professionnels comme Paris-Voile ou Siréna peut valoir le coup pour des réparations plus minutieuses (gel coat, stratification) et pour quelques centaines d’euros. Ne cherchez pas à masquer les défauts de vos bateaux. Premièrement votre franchise rassurera et ensuite, l’histoire de pratiquement tous les skiffs sur le marché français est connue.

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Fixer le prix :

Pour fixer le prix du bateau, il faut regarder ce qui se fait en France au travers de la section petites annonces du forum Breizhskiff, via la presse spécialisée (Voiles et voiliers, Voile magasine) et également à l’étranger. Une petite surcote par rapport au marché anglais est tolérée mais un excès sera vite remarqué. La voile est un plaisir et acheter un bateau un investissement. La volonté que son skiff ne se décôte pas se comprend mais il ne faut pas pour autant surestimer son prix et il faut garder en mémoire que les acheteurs essayent de se renseigner sur le prix d’achat de ce même bateau quelques années plus tôt. Garder une marge de négociation est une pratique courante mais encore une fois gare à ne pas en abuser.

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Rédiger son annonce :

Cependant, devant le nombre d’annonces qui nous semble incomplètes, nous faisons cette petite piqure de rappel pour lister les points qui nous semble indispensable pour décrire un bateau.

Titre : Série – Numéro de voile – Année

Description : Etat de la coque, état du mat, liste des accessoire

s (remorques, tauds), liste des pièces de rechange.

Voiles : Liste exhaustive des voiles et de leur état.

Prix : prix en euros négociable ou non.

Visible : Ville (département) ou le bateau est visible.

Contact : téléphone et mail.

Des photos et en particulier en gros plans sont un point trés positif.

Il faut penser à être vendeur sans pour autant surévaluer la marchandise. N’hésitez donc pas à indiquer l’origine du bateau, la raison de la vente, son palmarès, son type d’utilisation (régate, loisir) …

Publier son annonce :

En premier lieux sur la section petites annonces du forum Breizhskiff incontournable pour vendre nos skiffs. Les sites internationaux des classes sont également un bon moyen de publication. Les magasines de voile sont parfois efficaces pour certaines séries de bateau bien connues (Laser 400O, Iso, Buzz …)

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Depuis peu wanaboat.com d’insérer vos annonces gratuitement avec de nombreux outils de suivi.

Une fois votre annonce publiée, pensez à répondre rapidement aux contacts sans s’emballer à la moindre touche.

Quand le bateau est vendu prevenez de sa vente pour dépublier les annonces ou les mettre à jour.